L'auditorium Omar Assassi de l'université de Biskra a abrité, les 16 et 17 avril, un workshop international sur la planification et la gestion de l'espace architectural et urbain auquel participe un panel de spécialistes, chercheurs et universitaires algériens, tunisiens, japonais, anglais et canadiens. Initiée par le département d'architecture de l'université de Biskra, cette rencontre a pour objectifs de faire le point sur les connaissances relatives à l'espace comme matériau et objet du processus créatif urbain et architectural, de passer en revue les nouvelles méthodes d'analyse et de caractérisation de l'espace, mais aussi de s'interroger sur l'apport des disciplines annexes dans la construction d'un savoir et d'un discours sur l'espace, sans en éluder les aspects physiques et culturels. La question de l'espace urbain et architectural a toujours été au centre des préoccupations de chaque communauté et civilisation. Bien que défini comme étant le matériau de base dont dispose les architectes et les urbanistes, l'espace est, hélas, le parent pauvre du point de vue de sa caractérisation scientifique et académique, est-il signalé. Même si l'on peut admettre avec Norberg-Shulz que l'édifice, et par extension l'espace urbain, relève de pôles intentionnels multiples et que la mission de l'architecte et du concepteur urbain est de créer une unité à partir d'entités indépendantes, l'espace reste l'élément prépondérant. Pourtant, cet espace ou environnement dont nous sommes «le centre mobile» pour reprendre Van Lier, gagnerait à être appréhendé, selon une démarche qualitative permettant d'en analyser la quintessence et de le caractériser en synergie interdisciplinaire. Ce concept innovateur et innovant s'appuie sur les textes fondateurs de Bachelard, Kant ou Boudon, est-il expliqué dans un synopsis, par les organisateurs de ce workshop lequel n'a pas été boudé par les étudiants puisque la salle était pleine dès le début des travaux. Il faut noter aussi l'organisation et l'accueil sans faille des invités et des participants à ce colloque, d'excellente facture, où les séances consacrées aux notions théoriques entourant la problématique de la définition et de la gestion de l'espace architectural et urbain ont été entrecoupées de débats sur l'intelligence urbaine, la logique de la spatialité domestique, la relation entre l'espace réel et l'espace mental des habitants et sur le substrat cognitif et perceptuel associé à la maison. En substance, des experts insistent sur la nécessité de repenser de fond en comble la conception de nos villes et de nos habitats, ne présentant plus la physionomie de lieux où il fait bon vivre du fait d'une urbanisation échevelée et d'une utilisation irrationnelle de l'espace.