Urbanisme n Marc Côte décrit et analyse les différentes aires urbanistiques dans lesquelles se projette la ville. Constantine - cité antique et ville nouvelle-, tel est le titre du livre qu'a édité Marc Côte. Paru aux éditions Média-Plus, ce livre est entièrement consacré – comme le titre l'indique – à Constantine, une ville plusieurs fois millénaire, à l'histoire croisée et à la spatialité éclatée, continuellement retournée et ce, depuis l'Antiquité à nos jours, en passant, au fil des générations, par différentes époques, à savoir arabe, turque et française. Cet ouvrage, qui relate un site à travers son territoire, se veut une réflexion sur l'espace urbanistique, en allant, comme l'écrit l'auteur, «du centre historique à la ville, puis à l'agglomération, puis à l'aire urbaine et jusqu'à la région, et revenir inversement de la région au centre ville, par un mouvement de va-et-vient. C'est par cette gymnastique de l'esprit que l'on peut pénétrer quelque peu la complexité des choses.» Ainsi, Marc Côte, géographe, professeur émérite à l'université d'Aix-en-Provence et ayant enseigné 28 ans à l'université de Constantine, décrit et analyse les différentes aires urbanistiques dans lesquelles se projette la ville. Il raconte la croissance spatiale de Constantine, une ville qui se développe, déborde et occupe de nouveaux espaces qui finiront par faire partie intégrante du site. D'abord, Marc Côte s'attarde sur une ville de vieille tradition historique, une ville qui, accumulant des siècles durant histoire et architecture, semble en extension galopante, effrénée, elle semble avoir pleinement rempli le lieu, c'est-à-dire une métropole à l'étroit dans son site, d'où l'urgence de réfléchir à une politique capable d'engendrer une solution à la croissance de Constantine. Autrement dit : penser à comment œuvrer une ville nouvelle. Ensuite, et en définitive, l'auteur consacre un chapitre, le dernier, à une manière de repenser la ville nouvelle au sein du grand Constantine, à savoir la rattacher et l'adapter au vieux site, la mêler au passé et la faire partager cette histoire à laquelle s'identifie tout Constantinois. Mais cette extension rapide s'avère avoir provoqué quelques dérives : «La vieille cité de Constantine a généré une création nouvelle. Dans l'espérance et la fierté. Mais aujourd'hui, elle voudrait divorcer d'elle. Les Constantinois trouvent tous les arguments pour condamner cette création, «qui n'a rien d'une ville nouvelle». Ils condamnent les édiles, les promoteurs, les habitants, les architectes, les pratiques. «Constantine, aujourd'hui, malgré les nombreuses procédures initiées pour son extension, se cherche encore, comme toutes les villes du pays, à l'instar d'Alger, d'Oran ou d'Annaba, dans une spatialité nouvelle, en quête d'un projet urbain qui, d'une part, sied à son passé, à ses traditions historiques et qui, d'autre part, la projette dans une spatialité qui répond aux défis du millénaire.»