Les marcheurs du MAK et du RCD se sont rejoints sur la place de l'ancienne mairie, devant le musée de la ville des Genêts, avant de se disperser dans le calme. Des citoyens, des militants pour la plupart ont rallié la marche du RCD, à quelques dizaines de mètres seulement derrière celle du MAK, pour célébrer le 33e anniversaire du Printemps berbère. Le RCD et le MAK ont organisé, hier, deux marches dans la ville de Tizi Ouzou, pour célébrer dans la sérénité le Printemps berbère. Il était 10h quand les premiers carrés ont commencé à se constituer devant l'accès principal du campus universitaire de Hasnaoua où des militants du MAK s'affairaient à mettre en place le décor de la marche. Un grand étendard sur lequel on pouvait lire «Justice pour Imazighen» était déployé au-devant de la foule. Des grappes humaines continuaient à affluer vers les lieux, d'autant plus que la marche ne s'est pas ébranlée à l'heure prévue par ses initiateurs. Entre-temps, d'autres citoyens, des militants pour la plupart, rejoignaient les carrés de la marche du RCD, à quelques dizaines de mètres seulement derrière celle du MAK. Dans un climat de fraternité, les participants aux deux marches se sont ébranlés, séparément mais pour emprunter le même itinéraire et scander des slogans hostiles au pouvoir. «Justice pour Imazighen» et «Pour un Etat kabyle» criaient, entre autres, les militants du MAK, à leur tête leur président Bouaziz Aït Chebib. Ils brandissaient aussi des portraits de Ferhat Mehenni et de Matoub Lounès. La marche du RCD était conduite par le président du parti, Mohcine Belabès, et des élus locaux. Les marcheurs reprenaient en chœur les principaux mots d'ordre de leur action comme «Tamazight langue officielle», «Pour un Etat démocratique et social», «Tamazight thela thela» et «Pouvoir assassin». Les deux actions ont pris le même itinéraire jusqu'au carrefour Djurdjura et, après une halte, les partisans du MAK ont continué dans la grande rue de la ville de Genêts tandis que ceux du RCD ont fait un détour par la Maison de la culture pour arriver au même point de chute que le MAK. Ainsi, les marcheurs du MAK et du RCD se sont rejoints dans un grand rassemblement sur la place de l'ancienne mairie, devant l'actuel musée de la ville des Genêts. Nous avons remarqué, dans le rassemblement, la présence des animateurs du Mouvement culturel berbère (MCB) et le vice-président du Congrès mondial amazigh (CMA), le Marocain Khalid Zirari, qui a déclaré que «le CMA est toujours aux côtés des Amazighs qui luttent pour leurs droits légitimes. Le Printemps berbère de 1980 est une référence pour le mouvement culturel amazigh du Maroc. Ma participation à une marche du 20 Avril en Kabylie est un rêve que je viens de réaliser». Vers 13h30, les marcheurs se sont dispersés dans le calme et sans le moindre incident. Les initiateurs des deux marches ont estimé, lors des prises de parole, que leurs actions ont enregistré une réussite puisque, selon eux, elles ont permis aux citoyens de la région de battre le pavé pour réclamer des revendications légitimes. «Malgré toutes les tentatives du pouvoir pour bloquer les gens dans leurs communes afin de ne pas participer aux marches du 20 Avril, les militants se sont mobilisés pour marquer cet événement de manière grandiose. Des festivités ont été organisées par l'administration dans toutes les localités de la wilaya pour empêcher les citoyens de venir à Tizi Ouzou, mais sans résultat. Notre marche a été une grande réussite. Nous avons marché dans la diversité et la fraternité. Nous avons démontré que nous sommes des gens civilisés», a déclaré le sénateur du RCD, Mohamed Ikherbane. Par ailleurs, notons que le Marocain Khalid Zirari, vice-président du CMA, a été interpellé par la police à la fin de la marche. «Khalid Zirari a été interpellé puis reconduit à l'aéroport pour être renvoyé au Maroc car il a pris part à la marche du MAK. Nous condamnons et dénonçons fermement ces pratiques qui portent atteinte à la liberté de la circulation des Amazighs dans les pays d'Afrique du Nord», nous a confié Hocine Azem, membre du conseil fédéral du CMA.