Le gouvernement prépare l'entrée de PME publiques à la Bourse d'Alger. Selon le ministre des Finances, Karim Djoudi, le projet est en cours de concrétisation suite à une instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. «Nous avons instruit les départements ministériels du secteur économique en vue de dégager un certain nombre d'entreprises de taille moyenne, éligibles à une ouverture du capital par le biais de la Bourse», a indiqué M. Djoudi en marge d'un séminaire organisé jeudi par la Cosob sur les avantages de l'introduction en Bourse. «Les ministères sont en train de nous communiquer les listes des entités éligibles dont la candidature sera examinée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) qui va décider de l'ouverture du capital des entreprises sélectionnées en vertu des conditions énoncées par la loi sur l'introduction en Bourse.» L'ouverture du capital se fera «à hauteur de 20%», selon Karim Djoudi, qui a écarté cependant, face aux interrogations de la presse, toute idée de «privatisation», puisque les participations privées n'atteindront pas 50% du capital des PME. Il est clair cependant que la nouvelle mesure favorisera une percée du capital privé au sein des entreprises publiques par le biais de la Cosob, ce qui, dans les faits, permet de contourner les difficultés d'application de la fameuse règle 49/51% pour les entreprises les plus modestes notamment. Une règle que l'OMC, par exemple, et beaucoup d'investisseurs étrangers souhaitent voir assouplie. L'ouverture du capital par le biais du marché financier pourrait également s'avérer convaincante, aux yeux des institutions internationales, notamment par le dynamisme qu'elle pourrait insuffler à la place boursière et à la relation public-privé, dans un environnement économique jugé plutôt taciturne jusque-là. Le ministre explique la nouvelle démarche par une volonté de couper le cordon ombilical entre l'Etat et les entreprises publiques, et de les pousser ce faisant, à rechercher de nouveaux modes d'investissement. «L'idée est de demander aux entreprises publiques de commencer à financer une partie de leur plan d'investissement par l'appel au marché financier», déclare M. Djoudi qui fait observer que «les entreprises publiques ont bénéficié de ressources publiques dans le cadre de l'assainissement financier, elles ont des ressources financières dans le cadre de leurs relations bancaires, mais il faut qu'elles aillent maintenant vers la recherche de sources de financement alternatives». «Il faut que les entreprises publiques apprennent à se développer en dehors de la rente pétrolière qui ne les pousse pas vraiment à rechercher d'autres sources de financement», affirme-t-il. «Il faut qu'il y ait un déclic», insiste M. Djoudi pour que les entreprises, en changeant de statut, passent d'une relation traditionnelle avec l'Etat et les banques à une nouvelle relation avec le marché financier.