Il est assez commun qu'à la veille d'événements importants intéressant une corporation professionnelle, en l'occurrence le renouvellement imminent des conseils, régional et national, de l'Ordre des médecins, que des contributions soient versées au débat, notamment dans les médias, pour éclairer aussi bien les concernés que le citoyen lambda pas, peu ou moyennement au fait des réalités du sujet traité. Pour m'être investi (avec d'autres confrères et le docteur ophtalmologiste était alors aux abonnés absents) depuis décembre 1989 dans la réhabilitation de la déontologie médicale et des conseils de l'Ordre, président du conseil régional d'Alger en 1993 et depuis février 1998, président du conseil régional de Blida, je ne pouvais ne pas réagir à la lecture de l'article du docteur Naït Abdellah Rabah, ophtalmologise de son état paru dans El Watan du 3 avril sous le titre « Déontologie médicale » : du conseil de l'Ordre à la section ordinaire des médecins. Affirmer sans état d'âme que les élus sont issus de l'UMA, que l'Ordre des médecins est sous la tutelle du ministère de la Santé, qu'il y a eu en 1993 course aux postes de responsabilité à travers des élections pipées, rien moins que cela donnant pour preuve leur annulation par la Cour suprême est un peu fort de café et traduit une méconnaissance des faits ou une désinformation délibérée voire les deux. Le confrère ne peut ignorer que les membres des conseils sont élus, au sens transparent et démocratique du terme, par leurs confrères et qu'ils ne sont organiquement ni financièrement sous aucune tutelle, administrative, syndicale, politique ou autre. Que les élections de 1993 ont été organisées par le ministère de la Santé et que leur annulation par la Cour suprême en 1994, suite à une action du président de l'IJMA, était motivée par un vice de forme, que celles de 1998 n'ont donné à aucune contestation de quelque partie qu'elle fut. En quoi le règlement intérieur est-il stalinien et scandaleux, alors qu'il s'inscrit dans le cadre de la loi 90/17 et le décret 92/276. Ni le règlement intérieur ni un quelconque affrontement de conflit d'intérêt ne sont responsables de ce qui est qualifié, par l'auteur de l'article, comme étant « le scandale de la valise des visas ». Où est le scandale et pourquoi avancer des intitulés sans en donner des éléments tangibles et fondés si ce n'est pour calomnier l'institution ordinale. D'où a-t-il tiré la centaine de procurations sur 187 élus régionaux, chiffre faux, puisque les élus régionaux étaient de 275 votants sur 312 inscrits et comme le ridicule ne tue pas, le docteur Naït Abdallah Rabah, ophtalmologiste de son état oublie qu'il a apposé sa signature au bas du procès-verbal de dépouillement contredisant ses propres chiffres. Cela donne la mesure du très peu de crédit que l'on doit accorder à ce ramassis de contrevérités. Néanmoins, par devoir de vérité pour les confrères, il faut reconnaître que la situation au niveau de la Section ordinale nationale des médecins (SONM) et par conséquence au niveau du Conseil national de déontologie médicale (CNDM), depuis 2001, n'a pas été des plus sereines suite à une action en annulation des élections de renouvellement de la SONM, introduite auprès du Conseil d'Etat par le président du Conseil national de déontologie médicale. Le renouvellement des instances ordinales prévues en 2003 n'a pu avoir lieu pour la simple raison que l'affaire CNDMISON des médecins est restée pendante jusqu'en 2004. Les sections ordinales régionales, organes de proximité assurant une mission de service public, ont dû à leur corps défendant prolonger leur mandat jusqu'à leur renouvellement. Suite à l'arrêt du conseil d'Etat et les conditions de sérénité et de succès nécessaires à la crédibilité du scrutin réunies, les trois Ordres médicaux décident d'organiser les élections début 2006. Au milieu du déroulement du processus électoral initié par le Ordres médicaux, le ministre de la Santé décide d'organiser les élections en lieu et place de ces derniers. Dans un souci d'éviter la perspective de l'existence de deux ordres parallèles et les clivages au sein de la communauté médicale susceptibles d'être à l'origine de troubles à l'ordre public, les trois Ordres médicaux ont décidé de geler le déroulement du calendrier électoral et de solliciter l'arbitrage du Conseil d'Etat. Les élections de renouvellement des sections ordinales régionales prévues le 13 avril sont sous la seule responsabilité du ministère de la Santé.