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Le Qatar veut la tête de Lakhdar Brahimi
Pression de l'émirat sur le diplomate algérien
Publié dans El Watan le 30 - 04 - 2013

L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU et de la Ligue arabe, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, fait face à une terrible pression du Qatar et des autres pays du Golfe pour le pousser à jeter l'éponge. C'est ce que confie une source très proche du dossier, précisant que Lakhdar Brahimi constitue désormais la cible privilégiée de Doha et Riyad. Pourquoi donc cet acharnement ?
Notre source révèle que le richissime émirat ne supporte plus que celui-ci freine son ardeur guerrière pour armer les rebelles syriens. «Ils veulent le pousser à la démission parce qu'il dérange énormément leur agenda en appelant régulièrement à ne pas armer les parties au conflit et à la recherche d'une solution politique sur la base des accords de Genève», confie la même source.
Bien que Lakhdar Brahimi bénéficie toujours de la confiance de Ban Ki-moon et des Etats-Unis ainsi que du soutien de la Russie, le Qatar ne renonce pas à ses manœuvres pour avoir sa peau «coûte que coûte». Et pour cause, Doha pousse à fond l'option de l'armement des rebelles, en compagnie de l'Arabie Saoudite, pour abattre le régime de Bachar Al Assad. Or, Lakhdar Brahimi pense que c'est une option à très haut risque en ce sens que ces armes pourraient tomber entre les mains de djihadistes et autres seigneurs de la guerre qui ne se feraient pas prier pour embraser toute la région, comme ce fut le cas en Libye. Un souci largement partagé par l'ONU, les Etats-Unis, la Russie et une grande partie des pays européens.
Le fait est que les rebelles islamistes du front El Nosra, armés et soutenus par le Qatar, ont fait allégeance le 14 de ce mois à Al Qaîda. Une preuve suffisamment édifiante que ceux que l'on désigne, par commodité de langage, comme une «opposition armée en Syrie», est en réalité un bras armé d'Al Qaîda. Les mises en garde de Lakhdar Brahimi s'avèrent ainsi pertinentes, au grand dam du Qatar qui voit sa feuille de route… déroutée.
Brahimi résiste aux assauts
Il fallait donc déblayer le terrain. Comment ? En mettant la tête de Brahimi à prix. D'où les spéculations et autres rumeurs récurrentes sur la prétendue démission du diplomate algérien, que Doha et son canal Al Jazeera se chargent de relayer. Mais en fin diplomate rompu aux manœuvres de coulisses, Brahimi reste incassable et tient tête aux coups fourrés venus de Doha. Pour l'instant.
Nos sources révèlent qu'il a plusieurs fois remis les responsables de l'émirat à leur place en leur expliquant qu'il ne travaillait pas chez eux. Comme cette fois où le ministre des Affaires étrangères, Hamed Bin Jassem, avait demandé au diplomate algérien de le rejoindre dans sa suite d'un célèbre palace cairote, à l'occasion d'une réunion de la Ligue arabe. Lakhdar Brahimi avait alors, selon nos sources, vertement «corrigé» le prince qatari, lui signifiant qu'il ne travaillait pas pour lui et qu'il était un envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU. Sans doute que le prince Hamed Bin Jassem avait prévu de sortir son chéquier, croyant pouvoir acheter tout le monde.
C'est sa «recette» miracle qui lui a permis de se mettre dans la poche tous les fonctionnaires de la Ligue arabe, y compris le secrétaire général, Nabil Al Arabi.
Des sources proches de cette structure confient ainsi que le Qatar vise désormais le secrétariat général de la Ligue arabe. Pour ce faire, l'Egyptien, par ailleurs brillant, devrait remettre sa démission en contrepartie d'un gros chèque et d'une reconversion professionnelle chez ses généreux qataris. «Le secrétaire général Nabil Al Arabi et son adjoint, l'Algérien Ahmed Ben Hilli, ont la réputation de céder facilement aux sirènes de Doha. Pour la succession de Amr Moussa en 2011, le Qatar avait d'ailleurs retiré son candidat au profit de Nabil Al Arabi», écrivent les deux grands reporters du Figaro, Christian Chesnot et George Malbrunot, dans leur brûlot Qatar, les secrets du coffre-fort. Une enquête qui révèle les sous et les dessous de l'émirat, paru chez Michel Lafont.
Quand Nabil Al Arabi se «qatarise»…
Nos sources précisent qu'en l'état actuel des choses, la démission de Nabil Al Arabi n'est qu'«une simple formalité». Reste le souci de convaincre l'Egypte des Frères musulmans de leur lâcher ce poste aussi symbolique qu'historique pour Oum Eddounia. Là aussi, le richissime émirat a sorti son chéquier pour monnayer ce poste stratégique de secrétaire général de la Ligue arabe. Notre source parle de «plusieurs milliards de dollars». Une véritable bouffée d'oxygène pour un pays pris dans les fourches caudines du FMI à cause d'une crise économique étouffante. Les deux grands reporters du Figaro, Christian Chesnot et George Malbrunot, estiment la somme proposée à l'Egypte des Frères musulmans à 18 milliards de dollars, étalée sur 5 ans. Ces derniers se laisseront-ils séduire par cette proposition tentante, mais indécente ? «En principe, les Egyptiens ne se laisseront pas faire, même si les Qataris leur font miroiter une somme astronomique en milliards de dollars», estiment nos sources.
En attendant d'arracher les manettes de la Ligue arabe à coups de billets verts, le minuscule émirat étend ses tentacules et son lobby dans le corps de cette structure.
Et les clés de la maison du Caire semblent lui être acquises grâce à l'appui qu'il s'est acheté parmi l'armée de fonctionnaires et d'administrateurs qui peuple la vénérable Ligue arabe. Il faut savoir en effet que le Qatar dirige les deux commissions les plus importantes de la Ligue à l'heure actuelle : celle chargé du suivi de la crise en Syrie et celle de «l'initiative arabe» qui vise, à terme, à normaliser les relations avec l'Etat hébreu.
«T'es pas Algérien, t'es un lâche !»
On devine aisément les dividendes que l'émirat escompte tirer s'il «mène à bien» sa mission dans la géopolitique du Moyen-Orient et au-delà. Mais une sorte «front de refus» empêche Doha de régner au sein de la Ligue arabe. Et l'Algérie, même si sa voix ne porte plus comme avant, tente, selon nos sources, de résister à la razzia qatarie en compagnie de l'Irak, la Mauritanie et parfois le Liban.
Les échanges orageux entre Hamed Bin Jassem et les représentants de ces pays transpercent assez souvent des murs du huis clos des sommets de la Ligue, au Caire.
On se souvient du fameux «vous les Algériens, votre tour viendra» qu'aurait lancé le ministre qatari des Affaires étrangères à son homologue Mourad Medelci, quand ce dernier s'était opposé à une résolution «hard» contre la Syrie. Le département de Medelci a certes «diplomatiquement» démenti cette scène de mauvais ménage. Mais une révélation faite par les deux reporters du Figaro dans leur enquête confirme que l'Algérie est loin d'être en odeur de sainteté chez le petit émirat.
Comble du paradoxe, l'adjoint de Nabil Al Arabi, l'Algérien Ahmed Ben Hilli, s'avère plus Qatari que ses généreux sponsors. Il porte bien son nom… Voici un passage sulfureux du livre des deux journalistes du Figaro à propos de «notre compatriote» : «Ahmed Ben Hilli est prêt à défendre les positions du Qatar. A tel point que dans une réunion à huis clos, il a reçu une volée de bois vert de la part du représentant algérien qui lui a lancé à la figure : ‘Tu n'es pas Algérien ! Tu es un lâche !'»
Les sous et les dessous de l'émirat
Ayant comme objectif de soumettre la Ligue arabe, le Qatar a multiplié, depuis 2011, les opérations de charme libellées en dollars en s'offrant les précieux services de ses fonctionnaires. Les enquêteurs du Figaro racontent comment Doha a pu abriter 20 réunions de la Ligue arabe entre 2000 et 2012 grâce au lobbying du staff qui reçoit des chèques mirobolants. L'un d'entre eux a même osé se plaindre auprès des autorités irakiennes, à l'été 2012, à l'occasion d'une réunion à Baghdad consacrée aux détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.
«C'est rien, ce que vous donnez. D'habitude, quand c'est à Doha, on reçoit jusqu'à 10 000 dollars chacun et 50 000 dollars pour chaque chef de département, c'est le Qatar qui paie !» Il est vrai que les iPhone et iPad distribués ce jour-là par le gouvernement Al Maliki en guise de récompenses paraissaient des gadgets pour enfants devant les milliers de dollars qataris…
L'argent est l'arme de destruction massive de l'émirat, sachant qu'il est imbattable sur ce terrain d'achat des consciences. Doha a «investi» opportunément sur le repli des grands pays arabes sur leurs problèmes internes, dans le sillage de ce qu'il convient d'appeler le «Printemps arabe». Il lui reste désormais à boucler son agenda pour satisfaire ses parrains : prendre les commandes de la Ligue arabe pour en faire un «machin» occidental, pour de vrai cette fois. Et le conflit en Syrie constitue l'ultime bataille sur le terrain de la lutte pour ce leadership. Le Qatar a compris. Lakhdar Brahimi aussi.


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