Les discussions entamées il y a plusieurs mois sur la coopération énergétique entre l'Algérie et le Mozambique ont connu un début de concrétisation, mardi à Alger, par la signature d'un mémorandum d'entente et de coopération entre Sonatrach et la société mozambicaine des hydrocarbures, ENH-Empresa Nacional de Hidrocarbonetos. Depuis les récentes découvertes de gaz naturel dans l'offshore mozambicain à partir de l'année 2011, les rencontres entre responsables algériens et mozambicains se sont multipliées. Le Mozambique a régulièrement sollicité l'Algérie pour profiter de son expérience dans le domaine de l'exploitation du gaz naturel et des hydrocarbures en général. Les relations entre les deux pays remontent à la guerre d'indépendance menée par le Front de libération du Mozambique (Frelimo) contre le colonialisme portugais entre 1964 et 1974. Au mois d'avril 2012, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, était invité au Mozambique pour une visite de trois jours. Au début de la semaine passée, ce fut au tour de la ministre mozambicaine des Ressources minérales, Esperança Laurinda Francisco Nhiuane Bias, d'effectuer une visite de plusieurs jours en Algérie. Une visite ponctuée d'un accord important qui devrait permettre à Sonatrach de rentrer dans l'amont mozambicain et d'investir dans l'aval, mais aussi assister la compagnie mozambicaine dans ses activités. L'accord a été signé par les PDG des deux sociétés, Abdelhamid Zerguine et Nelson Omane, en présence des deux ministres. Selon le PDG de Sonatrach, l'entreprise nationale va intervenir dans de nouveaux blocs d'exploration au Mozambique et des accords en ce sens seront signés prochainement. De plus, la compagnie nationale des hydrocarbures négocie actuellement une prise de participation dans des blocs gaziers offshore ou des découvertes ont déjà été faites. L'objectif de Sonatrach est de racheter une part des participations de l'entreprise mozambicaine ENH dans ces blocs où une prise de participation de 5% peut coûter plusieurs milliards de dollars. Il faut dire que ces blocs où sont présents Anadarko et l'ENI, qui ont fait d'importantes découvertes, recèlent d'énormes quantités de gaz naturel. Selon le cabinet Ernst & Young, ENI et Anadarko ont découvert dans le bassin mozambicain de Rovuma des gisements estimés à plus de 3000 milliards de mètres cubes. Les réserves de gaz naturel en Algérie sont estimées à 4500 milliards de mètres cubes. Depuis ces découvertes en 2011 et 2012, les majors pétroliers se bousculent au Mozambique pour prendre des intérêts, et l'Afrique de l'Est, avec ces découvertes au Mozambique et en Tanzanie, est considérée comme une nouvelle frontière du gaz naturel.