Après une longue et vaine attente, la patience des corps communs, des ouvriers professionnels, des conducteurs automobiles et des appariteurs a atteint ses limites. Après avoir mené plusieurs mouvements de protestation séparément, ces catégories de travailleurs exerçant au niveau des ministères se sont constituées en coordination des sections syndicales et syndicats nationaux des ministères et institutions publiques appartenants à l'UGTA pour organiser une action commune. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, signé par les secrétaires généraux des sections syndicales de huit ministères – de la Jeunesse et des Sports, des Transports, de la Santé, de l'Industrie, de la Solidarité nationale, de l'Energie et des Mines, du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale ainsi que de la Poste et des TIC –, les travailleurs ont fixé un ultimatum de dix jours aux pouvoirs publics afin de répondre favorablement à leurs doléances, et ce, à compter de la date de la parution de ce communiqué. «En cas de refus, la coordination syndicale usera des moyens de protestation, à commencer par l'organisation d'une journée de protestation devant la direction générale de la Fonction publique», lit-on dans ce communiqué. Ainsi, la décision de mener une action commune est une suite logique au manque de considération affiché par les pouvoirs publics à l'égard de ces travailleurs. Les signataires du communiqué lancent un appel à tous les syndicats qui se reconnaissent dans leur plateforme de revendications, axée essentiellement sur le statut des travailleurs qu'ils représentent, afin d'adhérer à ce mouvement de protestation. Ils revendiquent la refonte des deux décrets, à savoir le décret 05-08 et le 04-08 portant respectivement statut particulier des ouvriers professionnels, des conducteurs automobiles et des appariteurs et statut particulier des fonctionnaires des corps communs, institutions et administrations publiques, ainsi que la révision du décret 10-134 instituant le régime indemnitaire des fonctionnaires appartenant aux corps communs des institutions et administrations publiques. La coordination des sections syndicales des huit ministères, qui réitère son rejet de la dernière augmentation de 10% attribuée aux corps communs par le Premier ministre au début de l'année 2013, exige également l'abrogation de l'article 87 bis. Il convient de rappeler que les corps communs et les ouvriers professionnels de la santé exerçant dans les établissements hospitaliers sont en grève cyclique ouverte depuis plus d'un mois, sans qu'il y ait de réponse concrète à leurs revendications. En plus du statut, ces travailleurs réclament la prime de contagion. «Nous nous sommes réunis avec des responsables au niveau du ministère. La décision les dépasse. C'est pour cela que nous sommes décidés à interpeller le Premier ministre», a déclaré hier Mounir Betraoui, secrétaire général du syndicat des corps communs (UGTA).