Cette première action lancée par le nouveau syndicat des corps communs, ouvriers professionnels et appariteurs, est un véritable test pour le Snapap. Les fonctionnaires relevant des corps communs du secteur de la justice optent pour une nouvelle formule de contestation. Ne voyant rien venir du côté de leur département de tutelle, les corps communs ont décidé de frapper plus haut et plus fort. Ils ont décidé, en effet, de porter la protestation aux portes du Palais du gouvernement. Un sit-in devant le siège du Premier ministère est prévu aujourd'hui à 10 heures. Corps communs, ouvriers professionnels, chauffeurs et appariteurs déserteront leur poste ce matin pour interpeller le Premier ministre sur leur situation socioprofessionnelle. L'appel est lancé par le nouveau syndicat créé récemment sous la houlette du Snapap. Tout comme leurs collègues greffiers, les fonctionnaires suscités ont, de leur côté, donné “naissance” à un syndicat qui s'occupera désormais de régler tous les problèmes auxquels la tutelle fait la sourde oreille. Le Conseil national des corps communs, des ouvriers professionnels et des appariteurs, nom donné au nouveau syndicat, présidé par Fodhil Abouder, ne compte pas uniquement les fonctionnaires de la justice mais ceux de plusieurs autres secteurs à savoir les finances, l'éducation nationale… Les discussions engagées lors de la réunion au siège du Snapap a permis de conclure que le sort des corps communs, ouvriers professionnels et appariteurs est le même. Leur combat ne peut aboutir que sous l'égide d'un syndicat fort et représentatif. “Un syndicat” qui a la capacité de mobiliser les troupes “et garantir la réussite des actions de protestation qui se sont soldées jusque-là par un échec en raison du manque d'encadrement et de représentativité”, précise le premier communiqué du conseil. Et d'ajouter que les fonctionnaires des trois corps de différents secteurs se sont déjà trouvé trois revendications communes. Il s'agit en premier de l'abrogation de statut particulier des corps communs 08/04 et 08/05 ainsi que l'élaboration d'un nouveau texte qui sera proposé au gouvernement après concertation et qui reconnaîtra le véritable poids des corps communs de tous les secteurs. La seconde doléance a trait à la révision des régimes indemnitaires caractérisés par “une véritable injustice pour ne pas dire méprise.” La réintégration des contractuels pour qu'ils puissent bénéficier de tous leurs droits en tant que fonctionnaires accomplissant les mêmes tâches que leurs collègues permanents est la troisième revendication commune. Les contestataires exigent enfin la révision du statut particulier de la Fonction publique 03/06. MALIKA BEN