A la veille de la commission bipartite UGTA-gouvernement, l'ensemble de la classe syndicale semble être sur le pied de guerre. L'Union nationale de santé publique, affiliée au SNAPAP, revendiquait, voilà à peine une semaine, une augmentation de salaire. Et « la lutte se poursuivra jusqu'à réhabilitation de la situation socioprofessionnelle des travailleurs de la santé », arguaient-ils. Aujourd'hui et depuis maintenant deux jours, c'est au tour du Syndicat national des professeurs d'enseignement paramédical (SNPEPM)de porter le flambeau du débrayage. Non-satisfaction des salaires ajoutée à l'absence de statut pour ce corps d'enseignant bien particulier sont autant d'ingrédients poussant à la grogne sociale. Dans le domaine de l'agroalimentaire, la Fédération nationale des travailleurs de l'agroalimentaire n'en démord pas et doit, en signe de protestation, tenir un sit-in aujourd'hui devant le siège de l'UGTA. Il s'agit, pour la fédération, de sauver leur entreprise « qui se meurt à petit feu » et d'« obtenir des crédits auprès des banques » pour leur permettre de se redresser. Quand les syndicalistes ne montent pas directement à l'échafaud, ils pointent le doigt sur les autorités et appellent à une prise en charge effective de leurs doléances. L'Union nationale des enseignants et fonctionnaires de l'enseignement secondaire et technique est toujours dans l'attente d'une valorisation de leur corps. Sans menacer explicitement d'une grève pour la rentrée prochaine, elle n'hésite pas cependant à rappeler à sa tutelle les problèmes à résoudre pour « un démarrage serein de l'année scolaire ». Au nombre de sept, ces problèmes tournent essentiellement autour des salaires et du statut de l'enseignant. A l'image du Conseil des lycées d'Alger (CLA), l'ensemble de la mouvance syndicale est aux aguets des prochaines discussions de la bipartite. Sur le qui-vive, les fonctionnaires ne semblent pas être en état de faire des concessions et préviennent, au contraire, des carences rencontrées dans leur secteur d'activité. La santé, l'enseignement et l'agroalimentaire sont sur le pied de guerre. Ne restent que les transports qui, avec le décès d'un cheminot, pourraient être tentés de rejoindre la tendance.