L'extraction illégale de sable de mer prend des proportions inquiétantes sur le littoral Est de la ville de Jijel, qui s'étend sur une dizaine de kilomètres jusqu'à l'embouchure de l'oued Djendjen dans la commune de Taher. Cette portion de la côte qui dépend essentiellement de la commune de l'Emir Abdelakder, voit chaque nuit l'arrivée de camions, dont les conducteurs sont prêts à tout pour perpétuer leur crime écologique. Si auparavant le problème se résumait juste à l'extraction illégale de sable, avec le temps, il s'avère être un réseau bien organisé qui arrive à chaque fois à échapper aux mailles des services de sécurité. Plus encore, le voleurs de sable sont parfois à deux doigts de devenir des criminels comme en témoignent des automobilistes qui ont eu maille avec ces voleurs. Il y a une dizaine de jours, un automobiliste et son accompagnateur ont a failli perdre leur vie après qu'ils aient été «attaqués» par un camion chargé de sable de mer, en plein nuit. Plusieurs témoignages concordent à dire que ces camions qui roulent généralement à contresens et feux éteints n'hésitent pas à «cogner» volontairement tout véhicule qui pourrait les retarder dans leur avancée sur la route. Nous-mêmes avions eu à assister à une telle scène et nous n'avions eu la vie sauve qu'in extremis. Le phénomène nécessite une réaction énergique des services de sécurité pour d'une part sécuriser la circulation de nuit sur ce tronçon, d'autre part, arrêter le massacre avant que les vagues de mer n'arrivent à échouer sur le macadam de la RN43. Selon des personnes au fait de ce trafic juteux, le réseau est bien huilé. Il s'agit d'un ensemble de véhicules, généralement de vieux camions de marque Saviem, gérés par une seule personne qui s'assure des déplacements des services de sécurité et répercute par la suite les informations à ses sbires en camions. Bien sur, les camions qui se monnaient entre 100000 et 150000 DA, selon l'état du véhicule, ne disposent ni de papiers ni de numéro de châssis, généralement limé. C'est ce qui explique les fuites des conducteurs à chaque accrochage avec des citoyens ou à la vue des services de sécurité, laissant derrière eux véhicule et cargaison sans le moindre remord.