Certes, la ville connaît des chamboulements extraordinaires avec tous ses chantiers, mais est-ce une raison de la livrer à une anarchie scandaleuse ? Après trois jours de la fermeture d'une partie du boulevard Zighoud Youcef à la circulation automobile, aucune information ni précisions sur l'état des lieux n'a été communiquée par les autorités locales, notamment l'APC. En plus de la journée cauchemardesque vécue par la population constantinoise jeudi, le début de cette semaine s'annonce également par un trafic routier très pénible. Les usagers de la route se sont retrouvés coincés dans des embouteillages monstres durant des heures, au niveau de toutes les artères de la ville, surtout celles menant vers le centre-ville. Des files interminables de véhicules ont été observées depuis la place du 1er Novembre jusqu'au pont de Bab El Kantara, en passant par les rues Abdallah Bouhroum, Tatache Belkacem, Larbi Ben M'hidi, la Casbah et la rue du 19 juin 1956. Cette situation a augmenté le stress et la colère des automobilistes qui étaient dans l'obligation de faire un grand détour par le côté nord-est de la ville. Tout le monde se plaint de cette situation qui a paralysé la circulation dans la ville, qui souffre de l'incompétence des responsables concernés. «J'ai passé plus d'une heure dans la chaleur à la recherche d'un taxi pour rejoindre le siège administratif de la wilaya à Daksi afin de déposer le dossier du passeport, et finalement j'ai raté mon rendez-vous parce que les chauffeurs de taxi refusent d'aller vers cette destination», a déclarée une femme rencontrée à la station des taxis à proximité de l'hôtel Cirta. Par ailleurs, des habitants des cités implantées dans la périphérie nord de la ville, notamment ceux de Ziadia et Sidi Mabrouk, que nous avons également rencontrés, ont qualifié cette situation de honteuse. «Ils (les responsables, ndlr) ont entamé des travaux de réhabilitation partout sans aucune stratégie ni plan de circulation ; ils ont juste réussi à bloquer tous les accès», ont-ils râlé. Nous avons tenté de joindre les directions concernées pour avoir plus de précisions sur cette situation, et savoir notamment si des solutions ont été dégagées dans ce sens, mais sans aucun résultat. Nous avons été ballotté entre les différents services de l'APC, dont les chargés de communication nous ont affirmé que leurs responsables leur ont interdit de communiquer des informations à la presse.