Le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, a annoncé hier, le gel définitif du bac professionnel lors du Forum d'El Moudjahid. Pour M. Khaldi, ce projet initié par l'ex-ministre la Formation professionnelle, Karim Younès, ne peut être lancé sans qu'il lui soit assuré au préalable des dispositions réglementaires. « Cette décision est intervenue car, sur le plan pédagogique, il n'est pas question de mener des centaines d'élèves dans cette aventure. C'est de l'avenir de nos enfants dont il s'agit. Alors, la meilleure des choses à faire était d'y renoncer. D'autant que les conditions essentielles ne sont pas réunies, à savoir l'encadrement, les programmes, les infrastructures. On ne savait pas si ce bac professionnel signifie la fin de la formation ou bien une qualification pour un début d'un nouveau cursus », a t-il expliqué. Il a signalé, par ailleurs, que cette décision n'a aucune arrière-pensée politique. Concernant le sort réservé aux 732 élèves candidats à ce bac professionnel, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels a assuré que 75% d'entre eux seront soumis à un bac technique. Les 25% restants ont été inscrits en deuxième année secondaire, a-t-il indiqué. L'invité d'El Moudjahid a également mis l'accent sur les nouvelles mesures inscrites au titre de la réforme du secteur. « Le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels constitue un secteur stratégique incontournable », a-t-il signalé avant de préciser que le secteur s'est fixé des objectifs et se prépare à relever les défis. Les nouvelles dispositions portent principalement sur l'orientation et l'amélioration de la qualité de la formation. Le ministre a signalé que le secteur a engagé une collaboration avec le ministre de l'Education nationale en vue de mettre en place un système d'orientation fiable susceptible de réguler les flux des entrants dans le système de la formation et de l'enseignement professionnels. L'annulation du concours d'accès à l'enseignement professionnel est l'une de ces nouveautés. Il est également question de la réhabilitation et de la revalorisation des formations liées aux métiers manuels et à l'artisanat. Il est question aussi du développement des cours du soir, de la formation à distance, de la formation continue et du partenariat. Pour ce faire, le nombre budgétaire a été revu à la hausse avec 36 674 emplois dont 5 148 vacataires. Pour pallier le déficit en termes d'encadrement pédagogique, le secteur s'est vu octroyé pour 2004/05, 1000 postes budgétaires permanents qui devaient combler un déficit antérieur et quelque 5000 postes de préemploi. La stratégie du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels sera désormais basée, a indiqué M. Khaldi, sur les perspectives. En d'autres termes, il est, selon lui, nécessaire de s'intéresser au monde du travail et à ses besoins en matière de formation professionnelle. Il considère que le secteur a une relation avec le secteur économique et donc avec le marché du travail. « Il est impératif d'identifier les besoins et ouvrir de nouvelles spécialisations et d'assurer une formation de qualité », a-t-il insisté. Il a annoncé qu'une rencontre internationale aura lieu avant la fin du mois de décembre afin de débattre de toutes ces questions et de revoir toute la stratégie. « Cela nous permettra, a-t-il dit, de nous adapter aux normes et aux besoins du marché du travail. »