Otages de cette malheureuse expérience, 732 candidats seront réorientés vers les lycées et les centres de formation professionnelle. “Il n'y aura pas de bac professionnel”, a annoncé, hier, M. El-Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels et ce, en marge des travaux de la rencontre d'information sur le projet d'appui à la mise à niveau du système de formation professionnelle en Algérie, organisée à l'INFP d'El-Biar. Que deviennent alors les 732 candidats projetés dans cette malheureuse expérience depuis déjà deux ans ? Selon le ministre, il est question de l'installation d'une commission mixte impliquant des cadres de l'éducation nationale et ceux de la formation professionnelle pour “étudier au cas par cas tous les dossiers et décider de réorienter ceux qui ont le profil d'accéder en 1re AS vers les établissements de l'éducation nationale (lycées) et ils représentent 75% des inscrits. Les 25% restants, qui détiennent déjà le Certificat d'aptitude professionnelle (CAP) iront dans des centres de formation professionnelle afin d'obtenir des diplômes de technicien”. Cette parade semble être la seule et unique solution pour limiter les dégâts générés par une décision prise “dans la précipitation”. “À mon arrivée, j'ai été surpris de découvrir qu'il n'existe aucun ancrage juridique pour un diplôme aussi important que le bac quel que que soit sa définition ou son objectif”, affirme le ministre. À l'origine, le projet a germé au temps de Karim Younès alors à la tête de ce département sans pour autant connaître de concrétisation même si l'idée était au stade de maturation. À son arrivée (quatre à cinq mois seulement) à la tête de ce secteur, le Dr Abdelhamid Abbad s'est empressé de lui donner corps et de se targuer de son lancement “à titre expérimental” sans attendre que le texte soit validé par les institutions concernées (Conseil de gouvernement, Conseil des ministres et les deux Chambres). En septembre 2002, le nouveau cursus est lancé sans aucune assise juridique. Les études consistent à suivre deux cycles d'une durée de deux ans chacun avec un palier intermédiaire. Les deux premières années servent à la préparation du Brevet d'enseignement professionnel (BEP) et les deux dernières années à la préparation du bac professionnel, proprement dit. La première vague de stagiaires est lancée sur six instituts de la formation professionnelle à Alger (4), Annaba (1), Oran (1) pour s'étendre par la suite à d'autres wilayas. Les premières sections concernées par ce diplôme sont la maintenance automobile et industrielle, la maintenance des systèmes informatiques, la fabrication mécanique et le froid industriel et climatisation. On entame, donc, une expérience censée être sanctionnée par un diplôme pris en charge par l'Office national des concours et des examens en occultant l'existence même de l'éducation nationale. Le premier responsable de l'époque, en l'occurrence, le Dr Abdelhamid Abbad, fait par ailleurs l'amalgame en déclarant que le bac professionnel permet l'accès à l'université. Ce n'est pas le cas. “Le jeune détenteur d'un bac professionnel peut, après quelques années d'expérience professionnelle, prétendre à une formation supérieure via son entreprise dans le cadre de la mise à niveau des entreprises suivant le mode de formation continue ou par alternance”, comme le stipulent initialement les textes du projet, nous confirme-t-on, au niveau de ce secteur. À plus forte raison, certains intitulés de ces baccalauréats ne correspondent à aucune des filières de l'université. Ce diplôme reste, par conséquent, un itinéraire qualifiant purement professionnel permettant l'accès à la vie active. Pour sa part, M. El-Hadi Khaldi a insisté sur d'autres aspects comme l'âge des candidats ou encore leur niveau. “Comment peut-on mettre des jeunes de 19 ans avec des jeunes de 15 ans. Des élèves brillants (BEF + passage en 1re AS) avec des recalés pour ouvrir droit à un même examen”, assène-t-il, préférant réserver la responsabilité de tout changement dans le seul cadre de la réforme du système éducatif dont les recommandations sont issues de la commission Benzaghou. N. S. Projet d'appui à la mise à niveau du système de formation professionnelle 7 000 formateurs concernés - Une journée d'information s'est tenue hier à l'Inefp d'El-Biar afin de permettre aux participants d'appréhender le rôle et la fonction de l'Unité d'appui au projet (UAP) au sein du dispositif et d'identifier les objectifs opérationnels du projet MEDA de mise à niveau du système de formation professionnelle, en Algérie, compte tenu des dysfonctionnements, des enjeux d'efficacité, d'efficience et de qualité de la formation professionnelle. Ce projet est financé par la Commission européenne à hauteur de 60 millions d'euros et par l'Algérie à hauteur de 49 millions d'euros qui profiteront à 7 000 formateurs de la formation professionnelle et à 100 entreprises. N. S.