Imbroglio n Le baccalauréat professionnel devait être institué dans notre pays dans le cadre des réformes initiées dans le secteur de la formation professionnelle. Il est vrai qu'aucune date n'avait été avancée pour la concrétisation de ce projet. Mais il était bien question de le lancer. Et c'est l'ex-ministre de la Formation professionnelle, Karim Younès, qui en avait fait l'annonce. Mais son départ pour la présidence de l'Assemblée populaire nationale (APN) avait tout remis en cause. Son successeur, El-Hadi Khaldi, avait, dans un premier temps, évoqué des contraintes de nature réglementaire pour justifier le retard pris dans la concrétisation du projet. Avant d'annoncer son gel définitif. «Cette décision est intervenue car sur le plan pédagogique, il n'est pas question de mener des centaines d'élèves dans cette aventure. C'est de l'avenir de nos enfants dont il s'agit. Alors, la meilleure des choses à faire était d'y renoncer. D'autant que les conditions essentielles ne sont pas réunies, à savoir l'encadrement, les programmes, les infrastructures. On ne savait pas si ce baccalauréat professionnel signifiait la fin de la formation ou bien une qualification pour un début d'un nouveau cursus», avait-il expliqué en septembre 2004 dans une intervention au Forum d'El-Moudjahid. Et de préciser : «Ceci n'a aucune arrière-pensée politique.» La précision de M. Khaldi était surtout destinée à ceux qui l'avaient accusé de «règlement de comptes» avec son prédécesseur qui avait choisi de rejoindre le clan de Ali Benflis lors de la crise qui avait secoué le parti du Front de libération nationale (FLN) à quelques mois de l'élection présidentielle d'avril 2004. Quelques mois plus tard, en juin 2005 plus précisément, le ministre de la Formation professionnelle affirmera sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale que le projet du baccalauréat professionnel tel qu'il a été préparé a été une erreur «car il y a eu empiètement sur les platebandes de l'enseignement classique». Il précisera néanmoins que le projet «existe toujours» tout en insistant sur le fait que le baccalauréat professionnel «doit déboucher sur un poste d'emploi et non pas sur une place à l'université». Enfin, M. Khaldi a révélé récemment que le projet a été finalement abandonné car «il est inadapté à la politique actuelle de formation». Dans les communes, la situation est pire n Combien de projets ont été annoncés au niveau local avant d'être abandonnés ? Difficile de répondre à la question. Il faut dire que chacune des 1 541 communes du pays a à son… passif un projet ou deux qui n'ont jamais vu le jour. Comme ils n'ont pas été médiatisés, on les a vite oubliés. Toutefois, leurs traces demeurent parfois sous forme de travaux de terrassement ou de bâtisses inachevées. Jusqu'à quand cette situation ? Il faudra peut-être attendre la mise en application du nouveau code communal, répondent des élus locaux. Mais au fait, quand ce texte sera-t-il enfin prêt ? Lire demain notre dossier : «Autoroute Est-Ouest, métro, tramway…, ces projets qui s'éternisent»