Un sit-in a été organisé, hier, par les insuffisants rénaux pour dénoncer le calvaire qu'ils endurent au quotidien et l'indifférence des autorités quant à leur prise en charge. Dans la commune d'El Ghomri, à 49 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara, des écoliers sont toujours privés de transport scolaire. C'est ce que nous avons constaté, lundi 21 mai, lors de la visite d'inspection du wali de Mascara dans la localité de Boutefaha. Des écoliers nous ont affirmé qu'ils se rendent à pied à leur établissement primaire. «Ça fait longtemps qu'on se déplace à pied à l‘école de Boutefaha», nous répondra un enfant qui poursuit ses études en première année primaire. Celui-ci, selon ses propos, réside au douar Ouled Bouriah, un peu loin de l'école. En justifiant ses déplacements à pied de son douar Zeradela à l'école, une fillette, en deuxième année primaire, n'hésitera pas à nous dire, en toute naïveté : «Ils nous ont dit que le bus qui assure notre transport du douar à l'école est en panne.» Les mêmes propos ont été émis par autres écoliers et confirmés par un enseignant que nous avons rencontré devant la porte de l'école et qui a tenu à préciser «qu'en plus de l'absence de ramassage scolaire, les écoliers de cet établissement sont exposés aux multiples risques dont les accidents de la circulation». L'école primaire de la localité Boutefaha est située au bord de la RN 4, connue pour être meurtrière et qui enregistre la circulation de beaucoup de camions.«L'année dernière, une amie de classe qui sortait de l'école a été mortellement fauchée par une voiture qui roulait à vive allure», témoigne une écolière. L'enseignant avec lequel nous nous sommes entretenus a confirmé les dires des enfants en précisant que certains élèves ont été victimes d'accidents de la circulation. Pour prévenir tous risques, notre interlocuteur souhaite la mise en place de dos d'âne à proximité de l'école. En présence du chef de l'exécutif, le maire d'El Ghomri n'a pas hésité à démentir les déclarations des écoliers en confirmant qu'ils bénéficient du transport. Comment peut-on mettre en doute les propos de plus de trois enfants qui quittent leurs domiciles à 6 h du matin pour parcourir à pied la distance afin de parvenir avant 8 h à leur établissement scolaire ?