Hussein Dey a peur pour son équipe fanion. Le NAHD file du mauvais coton. Il se dirige tout droit vers le palier inférieur. La lourde défaite (0-4) concédée jeudi à Oran face au Mouloudia local a compliqué un peu plus la fragile santé du Nasria. Le spectre de la relégation hante l'esprit et les nuits des Husseindéens. Cet ex-fleuron du football algérien, bastion de la formation et du beau jeu, dépérit à petit feu dans une quasi-indifférence. Cette lamentable situation est la conséquence des luttes intestines qui ont bercé le quotidien du club, depuis la fin de la dernière saison. Abdelkrim Bira, Abdallah Guenoun, Dan Anghulescu, Youcef Bouzidi enfin ont tout tenté, en vain. Le terrain est miné. Les caisses sont désespérément vides. Les promesses de régularisation des salaires et primes des joueurs sont toujours différées. Résultat des courses, les joueurs se sentent trahis, abandonnés. Difficile d'attendre grand-chose des camarades du capitaine Samir Aliche qui languissent depuis des mois, fatigués d'attendre leur dû. Ils n'ont plus le moral pour se surpasser et sauver l'équipe du purgatoire. L'épisode du déplacement à Oran illustre parfaitement la situation déplorable que vit le NAHD. A la veille de ce rendez-vous important pour son avenir en nationale une, le NAHD a effectué le trajet Alger-Oran-Alger par route. Les Nahdistes ont fait presque une moitié de journée pour rejoindre la capitale de l'Ouest. Un joueur, qui a requis l'anonymat, a fait ce commentaire (d'après-match) : « On est dégoûté par la situation dramatique que vit le club. Au moment où les joueurs ont le plus besoin de soutien moral et d'un geste (financier) de la part des dirigeants, on nous annonce que le voyage à Oran se fera par bus car le club n'a pas d'argent pour acheter les billets d'avion. C'est grave. Cela signifie que les joueurs doivent mettre une croix sur leur dû et même les primes de match. » Ces problèmes ont déteint sur le groupe. Selon un proche du club « des tensions minent le groupe. Le courant passe mal entre Dan Anghulescu et Youcef Bouzidi et des joueurs commencent à ouvrir le parapluie dans la perspective d'un scénario catastrophe qui, malheureusement, se précise de plus en plus », note notre interlocuteur. Le NAHD qui joue sur trois tableaux (championnat, coupe d'Algérie et coupe d'Afrique) a peu de chances de décrocher un trophée pour garnir son palmarès. Il n'est pas encore trop tard pour sauver les meubles, à condition que tous les Nahdistes tirent dans le même sens et privilégient l'intérêt général. Cela n'a pas été toujours le cas. Aujourd'hui, l'inquiétude a laissé la place à la peur. Les problèmes d'argent risquent d'emporter Nasria vers un destin inconnu.