Plus de 600 architectes venus des quatre coins du pays se sont présentés ce samedi au théâtre régional de Constantine (TRC) à l'appel du conseil de l'ordre des architectes, une organisation présidée par Mohamed Kaouadji, sachant qu'un conseil de l'ordre «bis» se revendique également de la légitimité «en sa qualité de représentant légal de la corporation des architectes». Selon une rumeur de coulisses, cette seconde institution présidée par M. Bedjaoui devrait réunir à son tour ses adhérents le 30 mai 2013 à Constantine et dans un lieu secret. La coupe est pleine et, selon un avis largement partagé, rien n'indique qu'un frein sera mis à cette saga qui perdure, faut-il le rappeler, depuis 2007, date à laquelle les premiers clashs sont apparus au sein du conseil national où s'affrontent à présent deux ailes divergentes alors que certains avaient appelé à l'unification de ces deux forces antagonistes. Venus avant-hier pour prêter serment, plus de 600 jeunes architectes ont été pris en otage, alors qu'ils attendaient avec émotion ce moment. Malheureusement, après plusieurs heures d'attente devant les grilles du TRC fermées, ils ont été invités à rejoindre l'hôtel Ibis où s'est finalement tenue la cérémonie de prestation de serment. « Mais comme la salle affectée à cet égard était trop exiguë, la prestation s'est faite à raison de dix vagues successives», nous a confié Mohamed Kaouadji, qui s'insurge en outre contre le refus par la plus haute autorité de la wilaya d'intervenir pour faire ouvrir les grilles du TRC. A ce moment-là, la montée d'adrénaline est d'autant plus palpable chez les présents, notamment ceux venus de loin, entre autres, de Tamanrasset, Adrar ou encore Tindouf. Dans ce lot de plus de 600 architectes se trouve Nassim Larache, un jeune architecte installé à Paris. Il dit avoir fait le voyage depuis Paris, déterminé à prêter serment. Face au marasme ambiant, il ne cache pas sa colère : «C'est la confusion totale et c'est un scandale quand on sait par ailleurs que tout ce beau monde a fait des sacrifices à tous points de vue pour ne pas manquer ce qui devait être un grand rendez-vous de la corporation et un moment qui compte dans la vie d'un architecte.» Le stress aidant, chacun y allait de sa digression, privilégiant cependant la thèse du complot. Un registre dans lequel allait résolument s'engouffrer Azeddine Belahcène, membre du conseil local de la région de Constantine. Ce dernier ne mâche pas ses mots : «Ce qui se passe est lamentable. C'est une manœuvre de sabotage et je le dis haut et fort ; à sa tête de ce complot se trouve le ministre de tutelle en personne.» Des paroles fortes qu'il dit assumer à 100 %.