Sept (7) millions d'Algériens sont logés dans des appartements réceptionnés par différents organismes étatiques chargés des programmes de logement, sans qu'il y ait le permis d'habiter ou le certificat de conformité», a déclaré Azedine Belahcene, président du conseil local de l'ordre des architectes de la région de Constantine (CLOA), lors d'une conférence de presse tenue au siège de ce dernier, animée conjointement avec Nadjib Cheriet, président de celui de Batna. Une situation qui reflète l'état des lieux d'une profession minée par les mauvaises pratiques. Le problème des conseils parallèles des ordres des architectes créés dans de nombreuses wilayas et qui activent dans l'illégalité a été soulevé avec insistance. «En dépit d'une décision de justice du tribunal de Bir Mourad Raïs, près la Cour d'Alger, en date de 1er août 2011, intimant l'ordre à l'ancien président de l'ordre national, Khaled Benboulaïd, de respecter la décision du bureau qui a désigné Othmane Touileb comme nouveau président, la situation demeure encore inchangée, et le ministère de l'Habitat se cantonne toujours dans un silence incompréhensible», dira Azedine Belahcene. Cette situation a créé la grande confusion au sein d'une corporation qui exerce dans la division. «Nous avons engagé des poursuites judiciaires contre des conseils de wilayas de l'ordre des architectes qui exercent illégalement induisant en erreur des centaines de jeunes architectes», explique Nadjib Cheriet. Les conférenciers ont révélé que certains conseils de wilayas parallèles ont organisé des cérémonies de prestation de serment et ont même délivré des agréments contre une somme de 8000 DA, ce qui est formellement interdit par la loi, car un conseil de l'ordre n'a pas le pouvoir de délivrer ce type de document. «Comment se fait-il qu'on vende des agréments à des gens qui ne peuvent même pas être des architectes ou qui n'ont même pas prêté serment et qui vont exploiter ce document officiel pour avoir des marchés et s'associer avec des partenaires et empocher l'argent de l'Etat en toute impunité ?» s'interroge Azedine Belahcene qui ne manquera pas de dénoncer les mesures prises à l'encontre des jeunes architectes qui se trouvent exclus de toute commande en raison des contraintes imposées dans les cahiers des charges établis par les structures des DUC et des DLEP. Notons enfin que le conseil national de l'ordre des architectes nouvellement installé tiendra du 15 au 17 décembre à Oran ses assises nationales pour faire le point sur la situation qui prévaut au sein de la corporation.