Prés de 500 architectes, qui devaient prêter serment, hier, à l'occasion de leur inscription au tableau de l'Ordre, ont été empêchés d'accéder au Théâtre régional de Constantine, lieu prévu pour la cérémonie. Vingt jours après le dépôt de leur demande, au niveau de la Drag, aucune réponse ne leur a été donnée. Considérant que cette réponse était positive, le conseil de l'Ordre des architectes de la région de Constantine a convoqué les nouveaux architectes ainsi que le conseil national, qui se sont heurtés hier à un refus de la part de l'administration locale. A l'origine du refus, la non-autorisation signifiée par le ministère de l'Habitat, comme le leur a expliqué le représentant de l'administration. Pour cela, Mohamed Kahouadji, président du conseil national de l'Ordre des architectes algériens, a improvisé une conférence de presse au niveau de l'hôtel Ibis pour dénoncer, selon lui, «les dépassements et l'ingérence du ministère». L'occasion était encore une fois propice pour tout déballer et exiger l'annulation des autorisations ponctuelles aux bureaux d'études et architectes étrangers. Les entreprises étrangères, selon le président du conseil national, «veulent solutionner la crise en Europe par l'argent de l'Algérie». Et d'ajouter : «Ils bénéficient de tous les marchés, réalisations et études et c'est contraire à la loi.» «Plusieurs entreprises étrangères, portugaises, espagnoles, américaines, sont approchées par le ministre pour finaliser des contrats d'étude et de réalisation afin de leur confier les 700 000 logements restants du programme de un million de logements, au moment où les Algériens attendent d'y prendre part», accusent-ils. «Le conseil national des architectes informe qu'une note avait été adressée par un directeur central du département de l'habitat aux directions de wilaya les sommant d'accorder des autorisations ponctuelles au profit d'organismes étrangers, en violation de la loi, qui stipule que ces derniers ont pour obligation d'être inscrits dans le fichier des architectes alors que les autorisations et la qualification sont délivrées par le Conseil de l'Ordre des architectes», ajoutent-ils. Dans un autre registre, les architectes reconnaissent la «situation ambiguë qui est la leur avec deux bureaux parallèles». «Une situation qui profite au ministère de l'Habitat, selon eux, car le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, appelle à un conseil des sages pour régler les différends entre les deux factions de l'Ordre des architectes». «Pour nous, la question a été tranchée par la justice qui a statué en faveur du CNOA, présidé par Mohamed Kahouadji», disent-ils. Ce dernier a souligné que sa corporation n'a pas été associée dans le projet de loi sur la maîtrise d'œuvre en architecture qui a été déposé au SGG pour être adopté. «Nous demandons à ce que ce projet de loi soit retiré et qu'il soit impérativement soumis à débat avec la corporation», poursuit M. Kahouadji, qui ne cache pas sa détresse face à «la marginalisation des architectes algériens par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme qui est notre principal client de la commande publique».