Les 1000 habitants que compte El Medjaz, un village de la commune d'El Euch, à 30 km vers le sud du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, sont toujours en quête d'une prise en charge de leurs préoccupations par les autorités concernées. Depuis août 1998, ce village est coupé administrativement en deux, une partie dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, alors que l'autre est sous l'autorité de la wilaya de M'Sila. C'est tout le tragique de la situation. La population perdant tout repère, se retrouve dans l'enclavement. Aucune autorité locale pour prendre en charge ses doléances: pas de gaz naturel, pas d'eau potable, pas d'infrastructures pour les jeunes, le taux de chômage est très élevé, le réseau routier en piteux état, pas d'éclairage public, et la liste est encore longue. Même si les villageois se consacrent aux activités agricoles, la précarité de leurs conditions de vie demeure frappante. Certains n'ont pas d'autre choix que de s'exiler. L'autre problème dont souffrent ces habitants est celui de la voie ferrée qui relie Bordj Bou Arréridj à M'Sila (57 km), en traversant leur localité. Depuis sa mise en service, en 2009, elle est devenue un cauchemar pour eux. Elle a causé de nombreux accidents. «Tout passe, si ce n'est pas un être humain, c'est une de nos bêtes», nous dit-on. Pour se faire entendre, ces habitants ont, à plusieurs reprises, fermé la RN45 qui relie Bordj Bou Arreridj à M'Sila et le siège de l'APC d'El Euch.