Le sud-ouest de la Libye est en passe de devenir le nouveau sanctuaire du terrorisme dans la région. Selon des rapports sécuritaires, des groupes armés ont commencé leur installation dans ce désert frontalier avec l'Algérie depuis le début de l'opération Serval au Nord-Mali, après la fuite d'environ 300 terroristes de cette région vers le Sud-Ouest libyen, le nouveau Adrar des Ifoghas. Le nombre total des terroristes dans cette région libyenne est de 400 à 500 éléments d'une dizaine de nationalités. Des éléments notamment d'AQMI, du Mujao se réorganisent dans cette région libyenne, vers la colline de Badjoun et Oued Bardjoudj, même si leur présence datait déjà de la guerre en Libye, comme appui aux salafistes libyens contre les forces d'El Gueddafi et pour accaparer l'arsenal de l'armée régulière. A l'époque, cette situation avait permis le développement de plusieurs groupuscules dans la région sud-ouest libyenne, mais la donne a complétement changé depuis la mi-2012, quand AQMI a commencé à organiser le transfert de l'armement à travers la zone d'El H'mada El Hamra vers le Sud algérien et l'est de la Tunisie. Le deuxième changement a été observé par les services de sécurité algériens suite à l'opération Serval avec le retrait des éléments d'AQMI, du Mujao et du Mouvement des enfants du Sahara pour la justice du Nord-Mali vers le Sud-Ouest libyen. Une zone difficile d'accès et qui permet des pénétrations vers le nord du Niger en cas de menace. Ces groupes cohabitent avec le Groupe salafiste armé libyen, une dissidence d'Ançar Charia, commandé par Djelbi Abbou, basé dans l'erg Merzoug. Mais il existe aussi d'autres katibas d'AQMI, dont celle dirigée par le Mauritanien Hamma Ali, en plus du groupe de Mokhtar Belmokhtar, les «Signataires par le sang», dont son propre fils de 18 ans fait partie ainsi qu'un de ses gendres, Ghellab Ag Souli. Pour les services de sécurité, cette région libyenne connaît une période de «gestation» d'une branche importante d'Al Qaîda dans ce pays frontalier.