L'armée française pourrait intervenir en Libye pour «chasser» de ce pays les terroristes d'Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui y ont trouvé refuge, fuyant l'offensive militaire au nord du Mali. L'information a été rapportée par le journal français Le Parisien dans son édition d'hier, citant des sources militaires. Selon une source militaire citée par le quotidien, «des chefs et des sous-chefs terroristes se trouvent là. Ils recrutent à nouveau et se réorganisent», évoquant plusieurs centaines d'activistes. Les renseignements français, écrit ce journal, estiment que ces groupes sont notamment responsables de l'attaque de l'ambassade de France à Tripoli le 23 avril dernier. Une intervention militaire pourrait donc être conduite dans le désert libyen mais la France ne souhaite pas intervenir seule, selon toujours Le Parisien, qui ajoute que des discussions sont en cours avec les autorités libyennes. Le Parisien précise que Jean-Yves Le Drean, ministre de la Défense, doit aborder la question avec ses partenaires occidentaux lors de la réunion internationale qui se tiendra ce week-end à Singapour. Les terroristes d' Aqmi et du Mujao auraient, en partie, fui l'offensive militaire franco-africaine au nord du Mali pour s'installer au sud de la Libye où ils auraient préparé les attaques contre le site gazier de Tiguentourine et le double attentat perpétré le 23 mai en cours au Niger. Au lendemain de l'attaque terroriste perpétrée contre le site gazier de Tiguentourine, le ministre algérien Dahou Ould Kablia avait, rappelle-t-on, annoncé que les assaillants étaient venus de Libye. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a, récemment, et à partir du Niger, déclaré que les auteurs du double attentat perpétré au Niger, étaient venus de Libye. Ce double attentat a, rappelle-t-on, été revendiqué par le Mujao. Il aurait eu lieu «sous la supervision» de Mokhtar Belmokhtar, alias «Khaled Abou El Abbès», alias «Belaouar» (le borgne), selon katibate el moulatamine (brigade les enturbannés), dirigée par ce dernier. Le président du Niger avait, lui, également, déclaré que les auteurs de l'attaque contre une caserne militaire à Agadez et contre un site d'uranium géré par Areva étaient arrivés de Libye. Pour rappel, la France avait, du temps où Nicolas Sarkozy était président de la République, armé les «rebelles» libyens contre le régime de Mouammar El Kadhafi. Le conflit armé en Libye avait largement bénéficié à Aqmi et au Mujao, notamment, en s'accaparant une grande partie des armes et munitions appartenant, à l' époque, à l'armée libyenne.