Netanyahu tueur d'espoir. Le fait n'est pas nouveau, car en a-t il suscité un jour ? En aucun cas. Il persiste dans cette voie, opposant une fin de non-recevoir à la diplomatie américaine qui tente de relancer les discussions palestino-israéliennes. Le secrétaire d'Etat, John Kerry, a bien demandé du temps, pas trop, a-t-il fini par souligner, pour obtenir la relance en question et un gel de la colonisation israélienne. Il a bien arraché une promesse en ce sens du Premier ministre israélien, mais on sait ce que valent de telles promesses. Au bout du compte, c'est la construction de mille nouveaux logements à El Qods, qui vient d'être ordonnée. «Nous considérons que les dernières décisions du gouvernement israélien détruisent réellement et officiellement les efforts de M. Kerry», déclare le négociateur palestinien Saëb Erakat, accusant Israël de suivre «un plan systématique pour détruire les efforts de Kerry, un plan qui comporte le renforcement de la colonisation, le déplacement des citoyens et des attaques de colons contre les terres palestiniennes», mais aussi, apprend-on, contre les différents cultes, donnant ainsi une autre dimension à ce conflit. Face à ce nouveau coup dur, puisque Benyamin Netanyahu s'est systématiquement opposé aux démarches des Etats-Unis menées notamment depuis 2009, l'Administration américaine a affiché son désaccord avec une politique israélienne qui «sapait» les efforts de paix. Ce sont plutôt des déclarations de guerre qui sont constamment lancées. D'ailleurs, de nombreux observateurs ont bien souligné que depuis sa réélection en janvier dernier, Benyamin Netanyahu dirige un gouvernement de guerre, avec une coalition composée des mouvements les plus extrémistes, ayant en commun leur opposition à la création d'un Etat palestinien. Le choix n'est pas fortuit. Il ne s'agit pas non plus d'une simple surenchère, mais bien d'un programme que les dirigeants israéliens entendent appliquer intégralement, se servant même d'autres situations, comme la Syrie ou de pays comme l'Iran, d'alibi pour détourner l'attention. Ce qu'aucun Etat ne prend au sérieux, la vérité étant autre, finit-on par admettre. C'est cette intransigeance que les Israéliens tentent d'opposer, par ailleurs, aux Américains qui, en ce qui les concerne, considèrent, depuis maintenant quelques années, que la poursuite de la politique israélienne mettait en danger leurs propres intérêts. Et ce n'est pas un hasard si les élections en Israël sont intervenues après la présidentielle US, et cela a toujours été ainsi. Cette fois, la réponse de ces Israéliens consiste à parasiter un discours américain comportant une nouvelle approche en matière de politique étrangère, avec une plus forte présence dans la zone pacifique. Cela suppose des changements. Israël sait visiblement de quoi il s'agit.