Après «El mouatine essalih» (le bon citoyen), sujet des épreuves d'arabe et de français de l'examen de fin du cycle primaire, celui de littérature arabe du bac a porté, hier également, sur la patrie. Pour la filière lettres et philosophie, il a été proposé aux candidats un texte d'El Bachir El Ibrahimi interpellant directement le «patriotisme» des élèves candidats en leur présentant un texte historique, non sans souligner l'appartenance arabe et musulmane de l'Algérie. Un texte qui serait passé inaperçu si une phrase du genre «dans cette patrie algérienne, il y a un peuple arabe et musulman» n'était pas l'entame du texte proposé dans un des sujets au choix pour les candidats. «Les confectionneurs du sujet font abstraction de la Constitution», notent plusieurs parents choqués que «l'on bourre ainsi un sujet sans prendre en considération les sensibilités nationales. Il y a tellement de sujets en littérature arabe, pourquoi s'entêter à choisir celui-là ?», s'interrogent des élèves candidats au sésame qui leur permettra de rejoindre l'université. Même cas pour les filières techniques et scientifique : le poème de Mikhaïl Noaima traite du patriotisme et interpelle également le côté patriotique des élèves. Auteurs inconnus des élèves Des enseignants de littérature arabe ont également attiré l'attention sur le fait que deux auteurs proposés dans le sujet de littérature arabe étaient inconnus des élèves et que leurs œuvres n'étaient pas au programme. En effet, selon une enseignante dans un établissement du secondaire, le fait d'interroger des candidats sur un auteur inconnu porterait préjudice sur l'analyse et la compréhension de l'idée et du contexte dans lequel le texte proposé dans l'examen a été produit. Ce sont des points en moins dans la copie du candidat qui, dans l'analyse du texte, devrait faire une présentation de l'auteur et de ses idées, de son courant littéraire et du contexte dans lequel le poème a été écrit. C'est le cas donc du poème d'El Quaraoui inclus comme deuxième sujet au choix pour les filières littéraires et de celui de Nezzar El Quebbani pour les scientifiques. «Nous ne comprenons pas à quoi servent les réunions d'évaluation de l'avancement du programme, si c'est pour produire des épreuves en dehors des thèmes étudiés», fulmine une enseignante qui dénonce «cette manière de priver les candidats de points». Des élèves interrogés près de certains établissements d'Alger n'ont pas caché leur appréhension concernant cette «anomalie». Les autres sujets étaient «plutôt abordables» et à «la portée de tous», selon des candidats, qui prient «pour que les correcteurs ne soient pas trop durs». La même impression était perçue à l'issue de l'épreuve de sciences islamiques. Les élèves passaient hier les premières épreuves de l'examen du baccalauréat qui durera jusqu'au 6 juin. Selon M. Mesbah, directeur de l'éducation de la wilaya d'Alger (région centre), l'examen s'est déroulé dans de bonnes conditions. Quelques absences ont toutefois été remarquées, notamment parmi les candidats libres. Le nombre global des candidats aux épreuves de cette session est de 566 694 élèves. Un bac à 9,99 de moyenne ? Pas pour le moment Si l'ancien ministre de l'Education, M. Benbouzid, avait signifié une fin de non-recevoir aux multiples demandes de rétablir la possibilité de rachat pour les candidats ayant obtenu 9/20 et plus aux épreuves de baccalauréat ou l'organisation d'une seconde session de l'examen, M. Baba Ahmed n'était pas aussi catégorique, hier. Selon l'APS, répondant à la préoccupation soulevée par des parents d'élèves concernant l'application de la moyenne de 9,99/20 pour l'obtention du baccalauréat, le ministre a fait savoir que «ce volet peut être examiné durant cet été». La déclaration a été faite hier par le ministre en marge de sa visite d'inspection à Ouargla.