Bizarre, les autorités locales font dans la facilité, des marchés dits « de proximité » commencent à voir le jour n'importe où, encombrant ainsi l'espace entre les immeubles, sans plan d'ensemble et sans architecture digne de ce nom. Les habitants de la cité Guehdour Tahar à Guelma se sont opposés, dans la journée d'hier, à l'implantation d'un marché de fruits et légumes dans leur cité. Ce mouvement de protestation spontané a freiné net l'entreprise réalisatrice au moment où elle décapait l'assiette devant servir à l'édification du projet. L'intervention des forces de l'ordre, n'a, selon plusieurs témoignages recueillis sur place, fait qu'attiser la gronde populaire déjà à son paroxysme. A ce sujet des pères de famille nous déclarent : «Non seulement nous vivons quotidiennement dans la saleté et les immondices, il faut encore que les autorités locales en rajoutent avec l'implantation d'un marché de fruits et légumes.» Et d'ajouter : «Les policiers ont appréhendé nos enfants parce qu'ils s'opposaient à cet ultime affront.» Dans le même sillage, ce sont les habitants des cites 40, 85 et 140 logements qui s'opposent également à l'implantation d'un marché. Ces derniers ont, dans une correspondance adressée au wali, dont une copie nous a été remise, dénoncé énergiquement cette décision. Ils ont également saisi un huissier de justice pour faire un constat. En effet, beaucoup de citoyens de la ville de Guelma s'interrogent si une enquête de commodo et incommodo a été demandée par les autorités locales pour ce type de projet. A en croire les habitants concernés, ils n'ont jamais été consultés, «sinon pourquoi une telle opposition ?» Au moment où nous mettions sous presse, la situation au niveau de la cité Guehdour Tahar, demeurait très tendue, en présence d'un dispositif policier inhabituel.