Implantée au sud de la ville de Tiaret, à proximité du populeux quartier de «Volani», la cité des 100 logements EPLF (en face du marché des fruits et légumes) est dans un piteux état. En effet, abandonnée depuis des années, la situation devient intenable pour les habitants aux côtés desquels est implantée une cité policière dans un état tout aussi dégradé. Une chaussée défoncée, des gravats abandonnés partout dans le quartier, des folles herbes qui montent jusqu'à un mètre de hauteur, de la gadoue qui cerne la cité de tous les côtés, l'absence de bennes à ordures font de ce quartier un véritable «ghetto» oublié en pleine ville. «Nous avons adressé des dizaines de correspondances aux autorités locales mais aucune suite ne nous a été réservée à ce jour, on a même cru que les travaux allaient commencer lorsqu'ils ont terrassé (qui?!) l'entrée de la cité avec du tout-venant avant de nous abandonner à notre triste sort», témoigne un habitant en colère. «Ajoutez à cela l'envahissement du quartier par de jeunes délinquants qui viennent chaque nuit s'adonner à tous les vices derrière nos bâtiments dans des bâtisses abandonnées, et vous comprendrez le cauchemar que nous endurons au quotidien», vocifère à se rompre les cordes vocales un autre habitant dont la fillette avait été heurtée par un chauffard alors qu'elle voulait rejoindre son école de l'autre côté de la chaussée. Pour donner une image un peu plus amène au quartier, des policiers avaient planté dernièrement des arbres mais, face aux montagnes de saletés de tous genres qui étouffent la cité et la chaussée impraticable, «c'est comme donner un coup d'épée dans l'eau», souligne encore cette femme qui habite dans le quartier depuis plus de dix ans.