Une vingtaine parmi ceux qui ont pris possession des lieux ont pu arracher leur titre de propriété après une longue procédure judiciaire intentée contre le promoteur. Le logement social participatif (LSP) n'en finit pas de soulever l'ire des souscripteurs à Sidi Bel Abbès. Lundi, vers 17 h, cinquante-deux familles ont décidé d'occuper plusieurs immeubles non encore achevés, au niveau de Faubourg Thiers, à la sortie ouest de la cité de la Mekerra. La plupart d'entre eux attendent depuis 2009 de récupérer les clés de leurs logements, dont les travaux de réalisation ne dépassent guère les 80%. Selon des souscripteurs, le projet 130 logements sociaux participatifs (LSP), confié à l'entreprise Barka, était au cœur d'un litige judiciaire qui vient de connaître son dénouement. En effet, une vingtaine parmi ceux qui ont pris possession des lieux «ont pu arracher leur titre de propriété après une longue procédure judiciaire intentée contre le promoteur», nous a-t-on expliqué. Las d'attendre que ledit promoteur honore ses engagements, les souscripteurs se sont donné le mot en fin d'après-midi en organisant une action spectaculaire qui a failli tourner à l'affrontement. D'après des témoignages de voisins, des jeunes armés de couteaux et flanqués de chiens d'attaque ont tenté vainement d'empêcher les souscripteurs et leurs familles d'accéder au bloc en travaux, menaçant quiconque qui oserait s'approcher de lui «régler son compte». Certains «gros-bras», se croyant tout permis, ont même lâché leurs molosses, provoquant un mouvement de panique et des évanouissements parmi les dizaines de femmes qui s'affairaient à déplier leurs bagages. L'intervention rapide des services de sécurité et le déploiement d'un dispositif de sécurité draconien ont concouru, cependant, à faire baisser d'un cran la tension. Hier, dans l'après-midi, au moment où nous mettons sous presse, l'on a appris qu'une procédure de délogement des souscripteurs, engagée par les services de sécurité, était en cours. Signalons que de nombreux souscripteurs de logements LSP à Sidi Bel Abbès ne cessent de s'insurger contre le retard affectant la livraison de certains projets dont le lancement remonte parfois à plus de 10 ans, outre la réévaluation des coûts des logements qu'ils jugent «injustifiée». Pour eux, les retards accusés leur portent préjudice dans la mesure où ils ont été contraints, pour la plupart, de recourir transitoirement à la location d'appartements, en attendant la livraison de leurs habitations, qui tarde à venir.