La nouvelle de l'installation de compteurs d'eau par l'ADE a été bien accueillie par les certains Constantinois qui en avaient mare de payer un forfait nettement plus cher que les abonnés qui disposaient d'un compteur. Le même sentiment a été ressenti par les riverains de la cité Loucif, qui durent vite déchanter, quand ils ont découvert que l'installation des compteurs, en principe gratuite, était payante dans certains cas. C'est que l'entreprise sous-traitante avec l'ADE se comportait en territoire conquis et ses employés grappillaient 200 DA par-ci, 400 par-là, selon les gogos qu'ils rencontraient. Il y a eu d'abord tromperie sur la qualité de la marchandise, car les robinets installés ne valent pas plus de 150 DA sur le marché. Quand le client exigeait de garder son ancien robinet, souvent de meilleure qualité, les employés, indélicats, lui proposaient des « modifications » payantes. Sinon, les robinets initiaux étaient enlevés puis étaient proposés à d'autres abonnés comme « bonne affaire » alors qu'il est strictement interdit de prendre le matériel de l'abonné même s'il était défectueux, encore plus de le revendre. En plus de ces arnaques, l'abonné était aussi obligé de payer de sa poche d'éventuels rajouts de tuyaux ou de raccords. Le calvaire ne s'arrêtait pas à ce niveau, car dès l'arrivée de l'eau, tous les compteurs se mettaient à couler, quand ce n'étaient les raccords ou les soudures. Des canalisations maltraitées pendant les travaux ont aussi éclatées occasionnant des dégâts énormes dans les habitations et créant par-là même des tensions entre les voisins.Plusieurs abonnés se sont déplacés à l'antenne de l'ADE sise à la cité Emir Abdelkader et ont été étonnés d'apprendre que les robinets qui devaient remplacer les anciens, en cas de défectuosité seulement, devaient porter le sigle BCR et que toutes modifications étaient à la charge de l'entreprise sous-traitante. Bref, tout était gratis et l'abonné, quel que soit le cas, ne devait rien payer. Les habitants de la cité Loucif se sont vu promettre que « tous les dépassements allaient être réglés et que toute personne qui a déboursé un sou allait être remboursée, en plus de remplacement des robinets ‘'Taiwan'' installés par d'autres de meilleure qualité » comme stipulé dans le contrat de sous-traitance entre l'entreprise privée et l'ADE.