La 83e édition du tournoi de Roland Garros trouvera son épilogue par la victoire d'un joueur espagnol, ce dimanche. En effet, la finale 100% ibérique verra s'opposer sur le court central Philippe Chatrier Raphael Nadal à son compatriote David Ferrer. Un duel entre les nos 3 et 4 dans la hiérarchie mondiale. Habitué à disputer la finale à Paris, Nadal aura pour objectif d'inscrire pour la huitième fois son nom à la plus prestigieuse épreuve du tennis français et de la remporter pour la quatrième fois d'affilée. De son côté, David Ferrer fait office de novice à ce stade de la compétition. C'est la première fois de sa carrière que le natif de Jalea (province d'Alicante) arrive à se hisser en finale d'un tournoi du grand chelem. Une occasion unique, pour le joueur de 31ans, de soulever le trophée et d'entrer dans la cour des grands. Pour accéder en finale, Rafa a dû se faire violence lors des premiers tours. Relevant de blessure, l'état de forme du champion était la principale source d'interrogation chez tous les observateurs. Après avoir été accrochés par Brands (All) et Klizan (Svk), lors des deux premiers tours, leur cédant un set chacun, le tenant du titre a su monter en puissance en effaçant successivement, sans concéder de set, le talentueux Fognini (Ita) et les prometteurs Nishikori (Jap) et Wawrinka (Sui). En demi-finale, le septuple vainqueur de Roland Garros a hérité du numéro un mondial, le Serbe, Novad Djokovic. Une finale avant la lettre qui a tenu toutes ses promesses et maintenu en haleine les spectateurs du court central. Dans un match acharné de plus de 4 heures, qui a vu les deux joueurs prendre le dessus tour à tour, Nadal a fini par emporter la décision dans le tie-break (9-7) du cinquième set. Le parcours de David Ferrer s'est révélé plus tranquille et d'une linéarité étonnante. Auteur d'un sans-faute, l'Ibère n'a concédé aucun set. Confronté à Matosévic (Aus) au premier tour, il a, par la suite, éliminé ses compatriotes Montanes et Lopez, puis Anderson (USA). En quart, un nouveau duel l'a opposé à un autre Espagnol, Tommy Robredo. Une victoire sans problème, conclue de manière expéditive (85'). Ce succès facile va se renouveler en demi-finale face à Tsonga. Soutenu par un public entièrement acquis à sa cause, le Français, qui rêvait d'imiter son compatriote Yannick Noah, dernier vainqueur du tournoi (1983), n'est jamais rentré dans son match. Crispé, tendu et sans mobilité, le n°1 tricolore a subi la loi d'un Ferrer appliqué et concentré, offrant à ce dernier une opportunité historique d'accéder en finale. Pour cette quatrième finale 100% espagnole de l'histoire de Roland Garros, Raphael Nadal partira avec la faveur des pronostics. En effet, les résultats entre les deux joueurs ne souffrent aucune contestation. En 23 confrontations directes, Nadal mène largement par 19-4. Ce dimanche, «le Mur», surnom de Ferrer pour sa capacité à renvoyer toutes les balles, peut espérer saisir la chance de sa vie, grâce à sa fraîcheur physique. Pour cela, il lui faudra contester la montée en puissance du redoutable et expérimenté Rafa.