«Impact des décharges sauvages non contrôlées sur l'environnement. Cas des espèces animales» c'est le thème abordé par l'invité de l'association Tichy la verte, le professeur Moulay Riadh, du laboratoire de zoologie appliquée et d'écophysiologie animale de l'université de Béjaïa, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de l'environnement. «Les décharges sauvages constituent le mode de non gestion le plus risqué en termes d'impact sur l'environnement et sur la santé» dira l'enseignant universitaire, car celles-ci peuvent avoir plusieurs influences, notamment sur l'aspect inesthétique qui ne donne pas une belle image de la ville. Mais aussi sur la santé publique à cause de la pollution atmosphérique qui engendre de nombreuses maladies respiratoires ainsi que la décomposition des déchets organiques qui sont source de pollution des sols et des rivages. Ces décharges publiques à ciel ouvert sont connues pour être aussi la cause de la prolifération des Laridés (mouettes et goélands). Le goéland, selon le conférencier, n'a pas toujours été présent en ville, mais ses effectifs s'y sont considérablement accrus. La principale cause de cette explosion démographique est la mise à disposition par l'homme de ressources alimentaires abondante sur les décharges à ciel ouvert et proches des zones de nidification. Aujourd'hui, le goéland leucophée est une espèce surabondante entraînant une perturbation de l'ensemble de l'écosystème des zones côtières. La nidification d'un nombre important de couples toujours selon le zoologiste entraîne une déstructuration de végétation pouvant aboutir à la disparition des habitats naturels, d'une part, par le piétinement et l'arrachage lors de la confection des nids et d'autre part, par les déjections qui provoquent un enrichissement du sol en phosphates et nitrates. Ces changements chimiques des sols conduisant ainsi à l'apparition de plantes nitrophiles opportunistes. Ce ne sont pas là les moindres conséquences qu'a cette espèce sur notre environnement, selon l'universitaire pour qui seule une meilleur gestion des déchets et des décharges à ciel ouvert permettrait d'enrayer la croissance exponentielle des populations de goélands et un retour à la dynamique naturelle afin de freiner la déstructuration de l'écosystème de nos villes côtières.