L'Algérie veut profiter des capitaux excédentaires des pays du Golfe. Après avoir longtemps lorgné du côté des Occidentaux, qui ne se bousculent pas au portillon, l'Algérie se tourne vers les pays arabes qui, souligne-t-on, ont des surliquidités qu'ils souhaitent rentabiliser. L'axe qui comprend la Syrie, la Jordanie, et le Liban qui a toujours été leur terrain de prédilection étant instable politiquement, le Maghreb en général et l'Algérie en particulier pourraient profiter de cette situation. « La place financière arabe enregistre un excédent en capitaux et l'Algérie a lancé une opération de charme pour en profiter », a indiqué, hier, à ce propos, Brahim Benabdeslam, président de la commission d'organisation du 10e congrès de l'union des hommes d'affaires arabes, qui se tiendra du 12 au 14 novembre prochain à l'hôtel El Aurassi à Alger. Celui-ci s'exprimait ainsi lors d'une conférence de presse qu'il a animée avec Omar Ramdane, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) et M.Sabbah, PDG de la société Sabbah investissement service (SIS). « On avait tendance à regarder vers l'Europe. Maintenant, on commence à se tourner vers le monde arabe », a renchéri pour sa part Omar Ramdane. En abritant une telle rencontre, placée sous le haut patronage du président de la République, l'Algérie espère attirer davantage les investissements directs arabes dont le volume n'a pas été communiqué. On sait cependant que les opérateurs arabes viennent en tête en matière d'IDE hors hydrocarbures notamment grâce aux projets réalisés par l'Egyptien, Orascom Holding, qui a investi plus d'un milliard de dollars en Algérie dans le secteur des télécommunications et des matériaux de construction et au Koweitien Wataniya Telecoms qui a investi environ 500 millions de dollars. Le dixième congrès des hommes d'affaires arabes sera organisé par le FCE conjointement avec l'organisme World Trade Center et la SIS. Ces derniers ont choisi pour thème : « L'Algérie, carrefour de l'investissement arabe ». Selon Omar Ramdane, président du FCE, les investisseurs qui seront présents s'intéressent aux secteurs du tourisme, de la banque et des assurances, del'agriculture, du bâtiment et des travaux publics, du transport, des télécommunications, de la santé et de la promotion immobilière. L'objectif de ce congrès est de ressortir avec des projets d'investissement concrets en Algérie, a-t-il soutenu. Le succès d'Orascom et de Wataniya Telecoms a joué le rôle de catalyseur chez les investisseurs arabes qui s'intéressent de plus en plus au marché algérien, a souligné Brahim Benabdeslam. Leurs performances signifient, selon lui, qu'il est possible de réussir dans le climat des affaires algériennes que beaucoup qualifient de contraignant. Une plénière sera consacrée à ce sujet. Le processus de privatisation en cours sera également abordé par les participants au congrès. Interrogé à ce propos, Omar Ramdane a regretté « un manque de savoir-faire » dans la gestion des privatisations. « Fallait-il mettre autant d'entreprises à vendre ? », s'est-il exclamé. « D'après les derniers chiffres du ministre des Participations et de la Promotion des investissements, 70% des acquéreurs sont des nationaux, alors qu'on avait trop pensé qu'ils devaient forcément être des investisseurs étrangers. Il faut peut-être travailler sur cette voie », a-t-il conclu.