L'attractivité des pays arabes en matière d'investissement demeure insuffisante et l'évolution des IDE en direction de ces pays le montre clairement. En 2005, les 22 pays arabes totalisaient quelque 190 milliards de dollars de flux d'investissement, soit 1,9% seulement du stocktotal des IDE au niveau mondial. L'Algérie, qui ne fait pas exception en la matière, tente aujourd'hui de combler cette insuffisance en se tournant vers les pays arabes, notamment ceux du Golfe, qui disposent de recettes exponentielles favorisées par la flambée des prix du pétrole et d'une manne financière excédentaire de 500 milliards de dollars hors hydrocarbures. L'ouverture, hier à Alger, du 10e congrès des hommes d'affaires arabes sous le thème « Alger, carrefour de l'investissement arabe » montre toute l'importance que veut donner l'Algérie aux opportunités d'investissement qui existent dans le pays et qui demeurent, cependant, pas assez connues par les hommes d'affaires arabes. Dans son allocution d'ouverture, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Omar Ramdane, coorganisateur de la rencontre, a exhorté les investisseurs arabes présents à Alger « à amorcer une dynamique qui soit orientée en priorité vers l'investissement des capitaux arabes dans les pays arabes ». D'autant qu'en Algérie, le climat des affaires offre aujourd'hui, selon lui, « des opportunités exceptionnelles et les nombreux investissements arabes réalisés jusqu'ici dans notre pays ont été couronnés de succès ». Le président de la République, qui a tenu à assister à l'ouverture des travaux de ce congrès, a indiqué pour sa part qu'« il est temps pour nous de tirer les leçons de l'expérience de plusieurs décennies d'efforts », en vue, a-t-il dit, de renforcer la « coopération et l'intégration arabes ». Et d'observer que « globalement à l'échelle du monde arabe, d'importants moyens financiers sont disponibles, mais qui restent très faiblement orientés vers la valorisation des potentialités de toute nature que recèle notre région ». Après avoir dressé un tableau très positif de la situation macroéconomique du pays, M. Bouteflika dira qu'après « la tourmente que l'Algérie a vécue durant de longues années », les efforts de l'Etat ont eu pour objectif « d'asseoir les bases solides d'un essor décisif, qui permettra de valoriser pleinement nos atouts en diversifiant notre base productive, en affrontant la compétition internationale et en nous dégageant d'une dépendance trop exclusive des hydrocarbures ». Dans cette démarche, a-t-il ajouté, « nous accepterons tous les concours qui voudront bien se proposer sur la base d'avantages mutuels. Celui des investisseurs arabes sera plus particulièrement bienvenu ». Pour aller plus dans les détails susceptibles de convaincre les investisseurs arabes d'engager leurs capitaux en Algérie, les ministres des Finances et de l'Energie et des Mines, Mourad Medelci et Chakib Khelil, se sont succédé à la tribune pour expliquer les dernières lois et les récentes mesures prises en faveur des investisseurs. Les responsables des sociétés arabes déjà présentes en Algérie n'ont pas manqué, quant à eux, d'apporter leur témoignage et d'encourager les hommes d'affaires à suivre leur exemple en optant pour l'Algérie comme terre d'accueil de leurs investissements. Le directeur général d'Orascom Télécom Algérie, Hassan Kabbani, dira à cet effet que l'Algérie est « le pays des opportunités » où, pour réussir, « l'investisseur ne doit pas hésiter à s'engager pleinement, doit surpasser les difficultés et doit mobiliser les moyens nécessaires ». Notons, enfin, que les hommes d'affaires participant au congrès doivent rencontrer le chef du gouvernement et auront également des séances de débats avec les différents responsables représentant notamment les secteurs du tourisme, des finances, des assurances, de l'agroalimentaire et de l'industrie.