Un sérieux coup a été donné aux groupes qui s'adonnaient, durant une décennie, à toutes sortes de commerce illégal. La disparition des chaînes de véhicules devant les stations-service à Souk Ahras n'est pas le seul signe de la baisse des activités de la contrebande le long des frontières de la wilaya avec la Tunisie. Pas de produits alimentaires en provenance du pays voisin comme ce fut le cas l'année passée en pareille période. Ni pâtes, ni tomate en conserve, ni chamia…. Et si ces produits sont étalés dans quelques rares commerces, ce n'est plus l'abondance d'autrefois. Nous avons approché des commerçants pour en savoir plus. «Il faut dire que cette baisse était déjà perceptible quelques mois auparavant à cause de la variété des articles proposés dans les marchés de la wilaya et des prix qui n'arrangent pas les contrebandiers», confie un épicier de Heddada. Même avis chez les commerçants de Aïn Zana qui estiment que l'importation illégale des produits tunisiens ont connu une nette régression par rapport à toute une décennie durant laquelle tout s'achetait au prix fort auprès des contrebandiers, sinon c'était un troc avantageux contre des moutons sur pied ou des combustibles. «Depuis l'arrivée de l'armée, l'étau s'est resserré autour des groupes qui s'adonnaient à la vente du mazout à quelques encablures de notre commune», a indiqué un jeune enseignant qui était témoin des années durant des transactions non loin de la mechta Loufouidh. Ces mêmes régions connaissent, par ailleurs, un rush de ressortissants tunisiens qui viennent quotidiennement et surtout le week-end s'approvisionner en produits consommables, en ustensiles, en produits électroménagers, en fripes… «Le nombre des personnes en provenance du pays voisin a considérablement augmenté ces derniers temps et nous considérons que le shopping y est pour quelque chose», a déclaré une source proche de ces lieux de transit. Pour les commerçants du cabas, c'est surtout aux marchés d' El Eulma et de Sétif qu'ils remplissent leurs véhicules. Les familles limitent leurs déplacements aux villes de Souk Ahras et Annaba.