L'ouverture du capital du groupe Algérie Télécom (AT) «n'est pas d'actualité», selon Azouaou Mehmel, président-directeur général du groupe public de télécoms. Pour M. Mehmel, cité hier par l'APS, «l'ouverture du capital d'AT est une question qui n'est pas d'actualité et reste du ressort du propriétaire, à savoir l'Etat». L'ouverture du capital du groupe, a-t-il ajouté, «relève de la stratégie des pouvoirs publics auxquels revient la décision de l'ouverture ou non du capital». D'après lui, «toute ouverture du capital suppose un besoin d'argent et de financement, ce qui n'est pas le cas présentement d'AT». Le groupe, «dont la santé financière est bonne», n'a pas formulé de demande d'ouverture auprès de l'Etat, a-t-il précisé, rappelant qu'AT avait bénéficié d'un financement de l'ordre de 115 milliards de dinars à un taux bonifié «extrêmement intéressant et avantageux». Evoquant les créances détenues auprès de ses clients, M. Mehmel a indiqué qu'elles sont réparties sur trois segments : le grand public, les clients institutionnels et le secteur économique. Le PDG d'AT n'a pas fourni de montant, se contentant de dire que les créances du grand public sont actuellement «assainies» tandis que celles des institutions et du secteur économiques sont «en cours de traitement». Au sujet du litige opposant AT à l'opérateur privé de services internet Eepad, il a souligné que l'affaire est toujours en justice. «AT et Eepad ne sont pas parvenus à un arrangement à l'amiable, la dette globale étant évaluée à 4,5 milliards de dinars, alors que la justice a tranché pour 2,4 milliards de dinars», a-t-il détaillé. Le litige opposant ces deux entreprises remonte à mai 2009 lorsque le ministère de la Poste et des TIC avait instruit AT de recouvrer l'ensemble de ses créances, notamment envers les fournisseurs d'accès à internet, dont l'Eepad. Depuis, l'activité de cet opérateur privé est suspendue. Sur un autre registre, M. Mehmel a estimé que la prochaine introduction de la téléphonie mobile de troisième génération (3G) en Algérie, projet qui tarde à voir le jour, «ne va pas porter préjudice à AT», indiquant que cette technologie «ne détrônera pas ou concurrencera l'ADSL filaire». A défaut, AT lancera d'ici fin 2013 la téléphonie de quatrième génération (4G) sans fil en mode fixe. Il s'agit d'une connexion haut débit sans fil qui sera destinée, dans un premier temps, aux professionnels en raison de son coût jugé «assez élevé» avant d'être élargie au grand public, une fois l'investissement amorti, selon lui. Un appel d'offres a déjà été lancé pour l'acquisition d'équipements pour un investissement évalué entre 40 et 50 millions d'euros et destiné, dès le départ, à 150 000 abonnés, selon les chiffre du patron d'AT.