La soirée de clôture du 7e Festival national de la musique diwan, vendredi soir à Béchar, a été animée par Gaâda diwan Béchar. Béchar De notre envoyé spécial Grande ambiance jeudi soir au stade Enasr de Béchar, à la clôture du 7e Festival national de la musique diwan, qui s'est déroulé du 7 au 13 juin 2013. Gaâda diwan Béchar est revenu dans la capitale de la Saoura, sept ans après, pour y animer un concert de presque deux heures. «Nous sommes contents que ce festival se perpétue ici à Béchar. Lors de la première édition, nous avions espéré que ça dure. Tant mieux !», nous a déclaré Tayeb Laoufi, après le spectacle. Gaâda diwan Béchar, avec Aïcha Lebgaâ, ont repris des chansons connues de leur répertoire, comme Baba Hamouda, Ya chafi ya aafi, Sobhan Allah, Ghoumari, Dhib el ghab, Mahboula, Orban Rahala (en hommage à Khelifi Ahmed). Des titres du dernier album, Ma H'lou, sorti en 2012, ont été également interprétés. «Nous ne pouvons pas mettre de côté les morceaux qu'on a toujours joués. Nous faisons un mélange, cela permet de faire connaître nos nouveaux titres, le nouveau souffle et la nouvelle orientation du groupe. Nous partons beaucoup plus vers des choses afros pas par opportunisme. Cela s'impose à nous. L'héritage de l'Afrique nous envahit d'une manière délicieuse», a souligné Tayeb Laoufi, parlant de la dimension africaine de l'identité algérienne. Dans l'album Ma H'lou, le groupe a «osé des choses nouvelles. Nous avions une petite appréhension au début, mais après les gens ont bien suivi. Nous avons gardé le même son de Gaâda diwan Béchar. Nous sommes partis à la découverte de petits coins comme le Gourara chez nous. Il y aussi notre socle indéfectible, le soufisme. Il faut connaître le côté artistique des chants soufis. Nous sommes complètement inscrits là-dedans. On assume et ça ne nous dérange pas», a plaidé Tayeb Laoufi. En début de soirée, le palmarès du 7e Festival national de la musique diwan, qui a mis en compétition quinze groupes, a été annoncé. Le premier prix est revenu à la troupe diwan Aâmi Brahim de Béchar. «Nous n'avions pas de doute quant à nos possibilités de décrocher un prix. Nous sommes aux côtés de Aâmi Brahim depuis les années 1960. Nous souhaitons que Béchar ait également l'honneur d'organiser le Festival international du diwan. Le diwan est à sa place, ici, à Béchar. Nous avons gagné après avoir adapté le traditionnel dans notre interprétation du diwan», nous a déclaré Benabdoun Abdeldjabar, mâalem de diwan Aâmi Brahim. Wlad Bambra d'Alger a obtenu le deuxième prix. Yousri Tamrabet, dit «Toto», leader du groupe Wlad Bambra d'Alger, a, de son côté, salué la prouesse de Rabah Djebrani lors de la prestation du groupe sur scène. «Rabah, 20 ans, est le plus jeune kouyou bango du festival. Je dédie le prix à maâlem Benaïssa aussi. Un prix qui va nous encourager pour faire plus avancer. Ce que nous avons présenté, c'est une année de recherche, trois répétitions par semaine. Nous avons monté toute une organisation avant de venir à Béchar», a relevé Yousri Tamrabet. Le troisième prix est revenu à la troupe Dandoune de Ghardaïa. Les trois groupes primés au festival de Béchar gagnent une place au Festival international du diwan d'Alger, prévu cet été. Après l'annonce du palmarès, Aâmi Brahim, doyen des mkadmine du diwan de la Saoura et l'Américaine, Tamara Turner, joueuse de gumbri, ont créé la surprise en interprétant le bordj diwan de Sayed Ali. A l'ancienne, les deux artistes étaient assis sur scène. Tamara Turner, qui prépare un doctorat en musicologie à Londres, a accompagné le groupe Wlad Bambra lors de la première soirée du festival. «Franchement, c'est la meilleure expérience de ma vie. J'ai rencontré Aâmi Brahim il y a trois jours. J'adore son style. C'est presque le même que celui joué à Marrakech. Un style assez lent. Ana ferhana bezaf !», nous a déclaré Tamara Turner, qui tente d'apprendre la langue arabe. Aâmi Brahim a apprécié l'accompagnement musical de la chercheuse américaine. «Cette femme possède l'esprit du gumbri. Dès que je joue quelque chose, elle s'adapte et me suit facilement. Elle va réussir dans son jeu du gumbri. Elle a une bonne technique de jeu et aime bien apprendre. Tout ce que je lui ai dit, elle l'a exécuté à la perfection», a relevé Aâmi Brahim. Le 7e Festival national de la musique diwan a rendu hommage aux artistes Houria Baba et Khadidja Ayadi.