La sous-secrétaire d'Etat américaine aux Affaires politiques, Wendy Sherman, est à Alger depuis hier après un périple nord-africain qui l'a menée en Libye, en Egypte, en Tunisie et au Maroc. «La sous-secrétaire d'Etat américaine aux Affaires politiques, Wendy Sherman, rencontrera des représentants du gouvernement et de la société civile», souligne un communiqué de l'ambassade des Etats-Unis, sans préciser qui est concerné par ces entretiens. Le même communiqué note en outre que «cette visite sera une occasion de passer en revue l'état des relations bilatérales multidimensionnelles et d'étudier les voies et moyens de les insuffler pour leur imprimer une nouvelle dynamique dans les différents domaines, y compris le commerce, l'éducation et la sécurité». Alger est la dernière étape de cette tournée de l'émissaire de John Kerry et intervient dans une situation de forte incertitude sur le plan de la politique nationale. L'absence du président Bouteflika pour cause de maladie, depuis une cinquantaine de jours à Paris, et le projet de révision constitutionnelle à l'arrêt depuis cette hospitalisation ont, en effet, vite fait de lancer le débat sur sa «succession» et l'élection présidentielle. L'ambassadeur américain David Ensher avait assuré que son pays était prêt à travailler avec tout gouvernement élu par le peuple algérien selon la Constitution, ce qui a laissé dire à certains observateurs que Washington participait de fait à enterrer l'ère Bouteflika. Cette question ne sera certainement pas éludée lors de la visite de Wendy Sherman, qui demandera à comprendre où se dirige le pays et rassurer par là Washington sur ses intérêts dans le pays. Passant par les pays du Printemps arabe, la Libye, l'Egypte et la Tunisie, Mme Sherman évoquera à n'en point douter, avec les hauts responsables algériens, l'évolution de la situation politique et le résultat des «réformes politiques» engagées et à venir, très décriées par la société civile algérienne. La responsable américaine chargée des questions politiques au département d'Etat, dont la visite sera sanctionnée aujourd'hui par la tenue d'une conférence de presse, intervient aussi alors qu'Alger abrite la Conférence internationale de solidarité de la société civile des pays du Sahel avec le Mali. La question malienne et, par là même, de tout le Sahel, occupera une part importante des entretiens de la responsable américaine avec les autorités algériennes. De plus, la lutte contre le terrorisme, question traditionnellement centrale dans les discussions entre Alger et Washington, figurera sur l'agenda de l'hôte américaine qui a déjà tâté le pouls de la situation sécuritaire en Tunisie, en Libye et au Maroc. Elle n'a pas manqué en outre d'évoquer, dans ce dernier pays, la question du Sahara occidental et le plan d'autonomie proposé par les Marocains, qu'elle a d'ailleurs qualifié d'«option crédible». Une position qui contraste avec le différend entre les deux Etats, né de l'élargissement du mandat de la Minurso aux questions des droits de l'homme. La nouvelle déclaration de la sous-secrétaire américaine est-elle pour rassurer Alger ?