Plus de 1000 nouveaux logements seront construits dans deux colonies bâties sur des terres usurpées aux Palestiniens. Ghaza De notre correspondant Le gouvernement israélien de droite de Benyamin Netanyahu mène en cette période, censée être celle du retour à la table des négociations avec les Palestiniens, une véritable escalade colonisatrice des terres palestiniennes. C'est la réponse concrète de l'Etat hébreu aux efforts fournis par le secrétaire d'Etat américain et derrière lui l'ensemble de la communauté internationale qui appellent à une solution du conflit, basée sur deux Etats vivant côte à côte dans le respect et la paix. Plus de 1000 nouveaux logements seront construits dans deux colonies bâties sur des terres usurpées aux Palestiniens, ont décidé les autorités israéliennes. 537 logements dans la colonie d'Itamar, au nord de la Cisjordanie occupée, ainsi qu'une demande d'approbation rétroactive de 130 logements construits sans autorisation dans la même colonie. Plus de 550 logements sont prévus dans la colonie de Bruchin, une des plus récentes en Cisjordanie occupée. Légalisée en 2012 par les autorités israéliennes, cette colonie abrite 350 colons. Pour la communauté internationale, toutes les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés sont illégales, qu'elles aient ou non été autorisées par le gouvernement israélien. Plus de 360 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie occupée et quelque 200 000 dans des quartiers de colonisation à El Qods Est occupée. «La poursuite des activités de colonisation est en train de tuer la solution à deux Etats», a commenté le nouveau Premier ministre palestinien, Rami El Hamdallah, à l'annonce des projets israéliens. «La communauté internationale se doit d'agir avant la mort de cette solution», a ajouté El Hamdallah. Les Israéliens et leurs alliés américains savent que la direction palestinienne, à sa tête le président Mahmoud Abbas, ont arrêté toutes les démarches visant à réaliser la paix depuis la fin de 2010, justement à cause de la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés depuis juin 1967. Les américains laissent faire… Le secrétaire d'Etat américain, qui a fait pas moins de cinq voyages dans la région depuis qu'il est en poste, pour faire revenir les deux parties à la table des négociations, semble incapable d'influer un tant soit peu sur la politique israélienne. Et au lieu que les pressions se fassent sur l'occupant, il y a des craintes qu'elles ne soient dirigées finalement vers les victimes de l'occupation, en l'occurrence, les Palestiniens. Défiant la communauté internationale, Benyamin Netanyahu avait dit récemment, qu'Israël construisait en Cisjordanie et continuerait à le faire, jugeant que les projets de colonisation n'affecteront pas de façon significative la possibilité d'arriver à un accord. Mahmoud Abbas, auquel le Premier ministre israélien veut faire porter la responsabilité de l'arrêt du processus de paix, reste décidé à ne pas reprendre les discussions tant que se poursuivra la colonisation. En vérité, Israël ne désespère pas de pouvoir empêcher la création d'un Etat palestinien sur les territoires occupés en 1967. Après avoir mis la main sur toutes les terres non habitées, il tentera de jeter la Cisjordanie, ou du moins ce qu'il en restera, dans les bras du royaume hachémite de Jordanie, et la bande de Ghaza, étroite, pauvre et surpeuplée au visage de l'Etat égyptien. Le vice-ministre israélien de la guerre, Dani Dannon, a eu au moins le courage de le dire ouvertement sur une chaîne de télévision israélienne. «Il faut arrêter de tromper le public, il n'y aura pas d'Etat palestinien. Que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, soit porteur ou non d'une initiative, nous ne le permettrons pas. Israël fera des Palestiniens des colons, les entassera dans des regroupements et laissera leur direction à la Jordanie, un point c'est tout.» Le message ne peut être plus clair.