Les deux quotidiens – Mon Journal (en français) et Djaridati (en arabe) –, dirigés par Hichem Aboud, ont soufflé dimanche dernier leur première bougie dans «la joie, la fierté et la douleur», comme l'a indiqué un papier paru dans ces deux publications pour marquer l'événement. En une année, en effet, les deux titres ont réussi à capter l'attention d'un lectorat de plus en plus nombreux grâce au style offensif adopté pour se démarquer des autres titres et que Aboud qualifie de travail d'investigation. Le ton a donc été donné dès le départ avec des articles sulfureux sur des affaires de corruption dans lesquelles des noms de personnalités du monde politique, économique et même sportif ont été révélés. Le directeur de Mon Journal et de Djaridati, qui a longtemps été un officier des services de renseignements avant d'embrasser la carrière de journaliste, affirme que toutes les informations publiées sont d'abord soigneusement vérifiées et recoupées avant d'être livrées. «C'est sur la base de dossiers solides et fiables que nous travaillons», se plaît-il à répéter pour dire que derrière chaque révélation, il y a une preuve irréfutable. Raouraoua, Melzi, Saïd Bouteflika, Meguedem, pour ne citer que ces noms publics, ont été malmenés par des articles qui critiquaient violemment leurs agissements, chacun à son niveau, chacun à sa responsabilité. Faire la traque aux magouilleurs de tout bord et aux corrompus, Aboud en a fait presque un credo, ce qui lui a valu quelques démêlés avec la justice lorsqu'en haut lieu, on a estimé que les deux journaux de Aboud Hichem sont allés trop loin concernant la maladie du président de la République. En voulant lui imposer la censure, les autorités ont surtout cherché à neutraliser une voix qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Nous saluons pour notre part la venue parmi la presse nationale de ces deux quotidiens pour qui le devoir de vérité reste sacré. Bonne fête et longue vie !