Les éléments de la garde communale ayant rejoint les unités de l'armée nationale ont décidé de remettre leurs armes. C'est ce que nous a révélé, hier, le coordinateur national de la garde communale, Hakib Chouib, lors d'une conversation téléphonique. La décision prise hier, selon notre interlocuteur, lors d'une réunion ayant regroupé des représentants des wilayas du centre du pays, dont Blida, Tipasa, Alger, Boumerdès, Bouira, Béjaïa, Aïn Defla et Médéa, à Boufarik, dans la wilaya de Blida, se veut «une réplique aux manœuvres de l'administration qui n'a pas respecté ses engagements vis-à-vis des doléances des gardes communaux». M. Chouib a indiqué que si d'ici le 29 de ce mois le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales ne répond pas à leur demande, les gardes communaux vont passer à l'action. Une action de protestation est ainsi envisagée dans la capitale. Par ailleurs, les membres de la coordination, réunis hier à Boufarik, ont dénoncé à l'unanimité la naissance d'un nouveau bureau national de la garde communale qui, selon eux, ne «représente que lui-même». «Ce sont les manœuvres de l'administration. Ce bureau a été créé pour casser notre mouvement. Aucun membre de ce pseudo-bureau n'a pris part ni à des sit-in ni encore aux marches organisées depuis 2011», dénonce, de son côté, Lahlou Aliouat qui a souligné que l'objectif de la création de ce bureau est d'enterrer définitivement les revendications de la garde communale. Il est utile de souligner que des dizaines d'éléments de plusieurs détachements, notamment ceux des wilayas du Centre, dont Bouira, Aïn Defla et Médéa, ont dénoncé ce qu'ils qualifient de pressions qu'exercent sur eux les militaires. Récemment, le représentant du détachement de Sidi Yahia, dans la daïra de Aïn Bessem, à l'ouest de Bouira, Abdelkader Dif, avait précisé que l'armée n'a pas respecté ses engagements vis-à-vis des éléments de ce corps paramilitaire. Selon lui, «l'armée, au lieu de répondre favorablement aux besoins des gardes communaux ayant signé des contrats depuis le mois de novembre dernier continue d'exercer des pressions. Des dizaines d'éléments ont décidé d'intégrer le corps de l'armée suite à la dissolution de la garde communale, mais avec des conditions. Notre intégration a eu lieu en novembre de l'année passée, mais les détachements militaires nous ont remis des décisions le mois de mars dernier. Nous n'ouvrons droit ni à des soins dans les hôpitaux de l'armée, ni à une augmentation de salaire, ni à aucun autre privilège».