Une mission mixte, ministère des Transports-Egsa est attendue aujourd'hui. «Les dégradations sont superficielles», telle est la conclusion de l'équipe du laboratoire des travaux publics du centre, qui s'est déplacée mercredi dernier à Béjaïa où elle avait effectué une visite d'inspection de la piste de l'aéroport Abane-Ramadane de la Soummam, apprend-on de sources concordantes. Une conclusion qui vient non seulement conforter les déclarations unanimes de l'ensemble des acteurs politiques de la région et celles des personnes liées directement à la structure aéroportuaire, mais aussi contredire les conclusions alarmantes de la dernière mission du département d'Amar Ghoul. C'est là l'unique évolution notable dans ce dossier qui a défrayé la chronique durant toute la semaine passée. Hier encore, l'aéroport de Béjaïa connaissait une activité dense, empreinte d'assurance. Quatre arrivées et départs ont eu lieu dans une ambiance bon enfant et loin du bruit de bottes suscité par la mission de dimanche passé. En attendant la venue de la mission mixte du ministère des Transports et de la direction générale de l'Entreprise de gestion des services aéroportuaires(Egsa) prévue pour aujourd'hui, les élus et autres acteurs sociaux continuent de mobiliser toute leur énergie pour empêcher la concrétisation d'une décision jugée «hâtive, régionaliste, politicienne». Hier c'était encore la mobilisation, les chefs des groupes parlementaires à l'APW se préparaient pour rencontrer à leur demande la mission du ministère des Transports. Tous étaient convaincus qu'il n'y aurait point de fermeture. Mohamed Bettache, président de l'APW, nous déclarait à ce sujet que «cette volonté de fermeture a amené les élus et toute la population à se mobiliser sur la question et, unanimement ils se sont interrogés sur cette décision et les arrière-pensées du ministère des Travaux publics voulant se substituer au ministère des Transports qui avait déclaré lors d'une session à l'APN que l'aéroport ne sera fermé qu'en octobre comme convenu avec les élus et les ser-vices concentrés sur les lieux». «Que cache cette décision? S'agit-il d'asphyxier la wilaya de Béjaïa?» s'est-il encore interrogé. Citant un autre élément allant dans ce sens, il ajoute: «Le ministre des Finances a refusé d'inscrire le projet de siège de la wilaya en dépit de la bonne volonté des élus». En conclusion notre interlocuteur s'interrogera de nouveau sur «cette volonté politique des pouvoirs publics de déclasser la wilaya de Béjaïa». De son côté, Omar Allilat du RND estime que «quand bien même il faut faire des réparations, on ne doit pas les faire en haute saison, pour ne pas pénaliser la région d'autant plus que les spécialistes ont témoigné de la praticabilité de la piste» et de préciser en conclusion «alors autant s'en tenir à la première décision prévue en octobre». M.Zaidi Mouloud, chef de groupe FLN, s'est montré plus catégorique «il n'y aura pas de fermeture». Tout en réitérant son opposition à la décision de dimanche passé, notre interlocuteur parle de sa présence demain avec la commission du ministère des Transports en faisant part de sa conviction que «l'aéroport demeurera fonctionnel jusqu'à octobre date prévue initialement pour sa fermeture». Le RCD fidèle à lui-même, a reformulé son constat. Par la voix de son chef de groupe à l'APW,M.Said Azamoum, il dira que «le problème est général. Il s'agit d'une cacophonie gouvernementale appuyée par une complicité locale. C'est pour cette raison que nous avons demandé le départ du responsable de la DTP» a-t-il tenu à rappeler. «Demain nous ferons une confrontation entre les avis locaux et ceux de la mission ministérielle», ajoute-il, avant de conclure qu'«il est clair que personne ne peut prendre à la légère la sécurité des personnes, les enquêtes prouvent qu'il n'y a aucun risque c'est pourquoi nous invitons les responsables à préparer le lancement des travaux en octobre». La mobilisation des élus, des patrons et de l'ensemble des acteurs sociaux, ajoutée aux conclusions du laboratoire des travaux publics du centre indiquent à présent une évolution positive dans le dossier de l'aéroport de Béjaïa, mais de là à dire que le risque de fermeture est définitivement écarté, on en est encore loin. Il faudra donc attendre la décision que prendra la mission du ministère des Transports.
