« Le 8 mai prochain, la justice procédera à l'expulsion du locataire dont le bail a expiré en 2004. » Ce n'est pas le verdict du juge qui instruit ce dossier mais la déclaration de l'avocat de l'association sportive IRBM, gérante de cette structure, objet du conflit, lors d'une conférence de presse où étaient présents, également, M. Embarek, président de ladite association, et M. Terbèche, 1er vice-président de l'APC de Maghnia, chargé du suivi du projet des locaux commerciaux bâtis autour du stade communal. D'emblée, M. Embarek explique : « Cette salle est un bien communal incessible dont la gestion nous a été confiée le plus légalement du monde par l'APC. Nous avons attaqué en justice le locataire qui avait des visées inavouées et qui n'a pas respecté le cahier des charges. Et nous avons eu gain de cause. Ce qui nous reste à faire cette semaine, c'est de lancer un appel d'offres national pour la mise en location aux enchères de cette salle. » Et de préciser : « Que ce soit les locaux ou la salle en question, notre objectif depuis 1991 est de permettre au club sportif de s'autofinancer, nous n'avons par conséquent aucun autre intérêt si ce n'est celui de la jeunesse sportive de notre ville. » Abondant dans le même sens, M. Terbèche, confiera : « Le locataire s'obstine à vouloir s'accaparer ce bien communal, alors que les textes de loi vont à l'encontre de son intention. Et s'il y a des personnes qui l'ont induit en erreur, il ne doit s'en prendre qu'à lui. » Qu'en est-il de l'évaluation de cette salle ? « Dans un premier temps, un expert l'a évaluée à 875 millions de centimes et si l'on rajoute les 150 millions de cts de cautionnement, le tout reviendra à 1 milliard et 25 millions de cts. On est très loin donc des 3 milliards de cts dont parle le locataire. Ce dernier, inexplicablement, a fait expertiser une deuxième fois cette structure, unilatéralement, sans nous avertir, alors qu'il n'avait pas à le faire », dira encore M. Terbèche. Surenchères ? Et pour couper court à toutes les surenchères, nos deux interlocuteurs déclarent que « l'acte appartient à la commune et le permis de construire est établi au nom de l'association IRBM. Cependant, un plan modificatif a été fait par l'association au profit du locataire. En fin de compte, nous demandons à M. Méliani de revenir à la raison ! » Réagissant à ces propos, le locataire, Samir Méliani affirme : « Nous ne voulons rien accaparer, nous avons simplement déposé un dossier au niveau de l'APC pour que celle-ci nous établisse un bail de location, puisque que la salle est un bien communal. Parce que, aussi, pour nous, ladite association n'a aucun document l'autorisant à nous faire ce bail. » Quant à la somme de 3 milliards de cts, montant avancé comme la totalité de l'investissement et paraissant exagéré à la partie adverse, M. Méliani se justifie : « La salle a été louée en 1999 et nous sommes en 2006. L'évaluation d'autrefois n'est donc pas celle d'aujourd'hui. De toute façon, j'ai déposé un dossier à la daïra et un autre au niveau de la wilaya. Moi, je suis clair. » Enfin, dans ce conflit où les belligérants s'affrontent à coups d'accusations, de vérités et de contrevérités, seule la justice rétablira la ville dans ses droits. Attendons donc la force de la loi qui s'élèvera dès cette semaine, nous dit-on... Affaire à suivre.