Il y a de plus en plus de diabète en Algérie. Une maladie qui ne touche pas uniquement les personnes âgées, mais aussi les jeunes catégories. Le professeur Safia Mimouni, spécialiste en diabétologie et endocrinologie à l'hôpital Mustapha, a appelé, hier à Alger, à se conformer à un régime alimentaire sain et à pratiquer du sport pour la prévention du diabète. Les pays qui se sont référés à des études scientifiques en matière de prévention du diabète, à l'instar de la Chine et de la Finlande, ont démontré qu'un régime alimentaire sain et la pratique du sport contribuaient à raison de 58% à prévenir le diabète, a indiqué Pr Mimouni lors des 6es journées d'étude sur le diabète. Elle a insisté à cette occasion sur le strict respect de ces deux recommandations en Algérie, afin de prévenir cette maladie, appelant à la mise au point d'un programme national afin de prévenir les facteurs favorisant l'apparition de maladies chroniques. La spécialiste a estimé à ce propos important d'accorder un intérêt particulier à toute maladie liée à l'âge, soulignant la nécessité de diffuser une culture sanitaire précoce. Elle a déploré cependant l'inexistence de cantines scolaires dans certaines régions du pays, ce qui, selon elle, amène les enfants à recourir aux repas qui favorisent l'obésité et d'autres maladies. Les maladies chroniques, dont le diabète, inquiètent plus durant le mois de Ramadhan. Des spécialistes ont tenté hier de sensibiliser les gens lors d'une journée d'étude organisée à Khemis Miliana, dans la wilaya de Aïn Defla, à l'initiative de l'Association des retraités de la Sûreté nationale et l'Association des jeunes et des enfants diabétiques (AJED) de la wilaya. La marche à suivre Jeûner lorsque l'on est diabétique est une décision «importante» qui doit être prise après évaluation des risques, a déclaré M. Belmecheri, appelant à la nécessité de suivre «scrupuleusement» les orientations du médecin traitant. Lors de son intervention, le docteur Kaouane, spécialiste en diabète, a relevé que la période de Ramadhan implique un changement de rythme et de la qualité des repas, mais aussi du cycle du sommeil. L'équilibre du diabète, obtenu souvent avec difficulté, risque d'être perturbé brutalement, ce qui peut exposer à des complications graves, a-t-il fait remarquer. Il a affirmé que le jeûne chez la population diabétique a été uniformément déconseillé par les professionnels de la santé, car, a-t-il argumenté, les études ont démontré une augmentation du risque des complications aiguës pendant le Ramadhan. La préparation au jeûne des patients diabétiques est indispensable, a-t-il affirmé. Structurée et soutenue, cette phase doit débuter dans les deux mois précédant le mois sacré, a-t-il ajouté. Il a invité les malades à prendre un shour équilibré et suffisamment riche en glucides à assimilation lente (riz, semoule, pain) et un repas «classique» le soir (crudités, viande, féculents) en plus d'un fruit ou d'un gâteau en fin de repas. Le représentant de la direction des affaires religieuses de la wilaya de Aïn Defla, Kaddour Belkacem, a, pour sa part, indiqué que l'islam s'oppose à ce que les personnes malades observent le jeûne en raison de leur état de santé vulnérable. La religion se soucie plus de l'état de santé des fidèles que de l'accomplissement des rites religieux, a-t-il dit, ajoutant qu'exposer sa vie au danger est strictement interdit.