Le nouveau plan de circulation mis en place par l'administration de wilaya a été contesté par les transporteurs. Le secteur du transport de voyageurs dans la wilaya de Bouira peine à s'organiser. Depuis l'ouverture par les pouvoirs publics de la nouvelle gare routière en décembre 2010 au chef-lieu de wilaya, des mouvements de protestation des transporteurs n'ont pas cessé d'être observés en différentes localités. «L'emplacement inadéquat de la gare et son exiguïté» ont été les motifs soulevés par les professionnels du secteur qui réclament leur maintien à l'ancienne station du centre-ville de Bouira. Ainsi, la décision prise par les responsables du secteur imposant aux bus de transport de passer par l'autoroute pour rejoindre la nouvelle gare routière et désencombrer ainsi la ville, a été vivement contestée. Le bras de fer mené entre la direction des transports et les opérateurs dans cette activité a duré plusieurs mois. Un marché a été conclu récemment entre l'APC de Bouira et la société Sogral pour la rénovation de l'ancienne gare routière, réaffectée au transport urbain, notamment les lignes desservant les communes d'El Asnam, Oued El Berdi, El Hachimia, Ath Laâziz et Aïn Turk. Mais cet accord n'a pas tardé à provoquer l'ire des transporteurs assurant la desserte Bechloul-Bouira. Ces derniers, refusant que des transporteurs soient privilégiés au détriment d'autres, observent, depuis deux semaines, une grève illimitée, un mouvement que la direction des transports qualifie d'illégal du fait qu'elle n'aurait reçu aucun préavis dans ce sens. Les protestataires ont même fermé la gare routière Aigoune Ali pour demander un nouvel itinéraire qui leur permettrait de passer par l'ancienne gare et marquer des arrêts au niveau de la ville. «Nous voulons que tous les transporteurs soient traités sur le même pied d'égalité. Pas de deux poids, deux mesures», clament-ils. Dans leurs revendications, les grévistes insistent notamment à ce qu'ils soient autorisés à marquer l'arrêt au niveau de la station de la cité Zerrouki pour déposer ou reprendre leurs clients se rendant ou venant du chef-lieu de wilaya. Les transporteurs de Bechloul quant à eux, exigent à ce qu'ils soient les seuls à avoir accès à cette station. Pour les transporteurs de M'Chedallah, les concurrents des premiers, ils sont certes autorisés à accéder à la station, mais à condition de passer par l'autoroute en contournant les communes d'El Asnam et de Bechloul. De son côté, la direction des transports est d'accord pour le point d'arrêt de la cité Zerrouki, à la condition que les bus de toutes les lignes y accèdent aussi, déposent les voyageurs, puis regagnent la gare routière par l'autoroute. Comme deuxième itinéraire pour rejoindre la nouvelle gare, les grévistes ont proposé de contourner la ville de Bouira en passant par la résidence Nassim, avec un accès à l'ancienne station. Et si ces réclamations ne sont pas prises en charge, le débrayage risque de perdurer. Cependant, les responsables du secteur indiquent que les grévistes n'ont pas encore donné suite aux propositions qui leur sont faites. Le directeur de wilaya des transports, Salhi Ayach, affirme que ce qui le préoccupe le plus, c'est bien le citoyen. «On fait du service public, raison pour laquelle des transporteurs des autres lignes ont été autorisés à desservir la commune de Bechloul pendant ces journées de grève». Pour ce qui est des raisons ayant amené les responsables du secteur à rénover l'ancienne gare routière, M. Salhi estime que «c'est impossible de réunir tous les bus du transport de voyageurs au niveau de la nouvelle gare routière. La ville de Bouira est dépourvue d'équipements de transport de voyageurs. Pour la désengorger, il faut réaliser plusieurs stations». Concernant l'énorme retard accusé par le plan de circulation du chef-lieu de wilaya, M. Salhi indique qu'un bureau d'étude a été engagé au mois d'avril dernier pour un délai de 8 mois. Les transporteurs de la commune d'El Asnam, qui ont refusé de rejoindre la nouvelle gare routière en observant une grève depuis plusieurs mois, devraient reprendre le service incessamment au niveau de l'ancienne gare routière.