Les pourparlers engagés entre la direction et les transporteurs se sont terminés en queue de poisson l Une grève dure depuis une semaine. Les sit-in de protestation et les grèves défraient la chronique locale ces derniers jours. Décidément, les décisions de la direction en charge du secteur pour, explique-t-on, mettre de l'ordre dans l'activité mais aussi mettre en place le plan de transport au niveau du chef-lieu de wilaya, n'ont fait qu'attiser le courroux des professionnels. Un bras de fer est engagé entre la première responsable des transports de la wilaya et les transporteurs de trois communes notamment El Asnam, Oued El Berdi et El Hachimia desservant la ville de Bouira. Ceux-ci refusent de rejoindre la nouvelle gare routière. Face à la fermeté de la directrice d'appliquer les décisions, les transporteurs se disent déterminés à aller jusqu'au bout de leur action. «Nous n'allons pas quitter cette station», a affirmé, hier, un transporteur. «C'est de la hogra. Pourquoi les autres lignes ne sont pas concernées, comme Haizer, Ait Laâziz, etc. Pourquoi les transporteurs de la commune d'Ain Lahdjar et ceux d'Ain Turk n'entrent pas à la nouvelle gare routière alors qu'ils y passent quotidiennement à côté», a-t-il ajouté. Faut-il souligner que ces derniers sont en grève depuis le début de la semaine. Ils ne comptent pas revenir sur leur décision. Pour les grévistes, rejoindre la nouvelle gare routière signifie tout simplement la fin de leur activité. Ainsi, leur maintien dans l'ancienne station sise à la cité Zerrouki, à la sortie sud-est de la ville, ne dérange pas uniquement la direction. Ainsi, les transporteurs de Bechloul qui desservent le même axe routier, la RN 5, avaient protesté pour exiger le déplacement de tous les transporteurs à la nouvelle station. En outre, les propriétaires des fourgonnettes, appelées communément «capsule», qui assurent le transport urbain des voyageurs à Bouira, Ain Bessem, Lakhdaria, Sour El Ghozlane, doivent se soumettre à un décret ministériel datant du mai 2012 qui autorise uniquement les taxis conventionnels pour assurer le transport urbain, rappelle-t-on. Quant aux transporteurs du réseau urbain, selon la direction, n'ont qu'à acquérir de nouveaux véhicules de 5 places, ou travailler dans d'autres lignes extra-urbaines. Une proposition rejetée à l'unanimité. «On ne sait pas comment travailler avec cette nouvelle formule. Est-ce que c'est du transport individuel ou collectif ? Ils nous ont imposé cette loi sans aucune consultation. Il y a des jeunes qui ont eu des crédits et ont acheté de nouveaux véhicules», souligne un transporteur qui tient à affirmer également qu'«il y a anguille sous roche» et que les autorités concernées veulent faire disparaitre ces transporteurs «avec une loi qui ne dit pas son nom». Les petites fourgonnettes jaunes dont le nombre dépasse les 500 à travers les quatre daïras citées ci-dessus, continueront à travailler jusqu'au 24 mai prochain. «On demande aux pouvoirs publics de nous laisser travailler», revendiquent-ils. Entre l'obstination de la direction des transports et les transporteurs, le voyageur en paye chèrement les frais.