Pourrait-on éradiquer le commerce informel en créant légalement et officiellement la confusion et l'anarchie au beau milieu des grands ensembles ? Des centaines de petits commerçants à la sauvette du chef-lieu de la wilaya de Guelma ont été conviés, hier matin, à salle pluridisciplinaire de l'Opow Souidani Boudjemaâ de Guelma, pour assister à un tirage au sort, sous contrôle d'huissier de justice, d'attribution de locaux à usage commercial. Cette mesure prise par les autorités locales, tend, nous dit-on, à éradiquer le commerce informel à Guelma et par la même à en finir avec l'occupation des trottoirs par cette frange de commerçants devenus trop encombrants. A ce sujet, le chef de daïra de Guelma nous déclare : «Nous avons recensé, dans un premier temps à Guelma, 912 personnes qui exercent le commerce informel, notamment au niveau des marchés de fruits et légumes et bien d'autres activités occupant les trottoirs de la ville. Après l'assainissement de cette liste par le truchement d'organismes de contrôle, 351 personnes ont été exclues pour différentes raisons. Finalement, nous allons régulariser 551 commerçants informels.» Quant aux lieux devant accueillir ces commerces, le P/APC de Guelma nous confirme : «Nous disposons de dix-sept (17) sites à Guelma repartis sur plusieurs quartiers de la ville. Il s'agit de (04) quatre marchés couverts et (06) six de proximité, ainsi que 86 box.» Pour le directeur de la direction du commerce de la wilaya de Guelma, cette formule de régularisation a beaucoup d'avantages pour le bénéficiaire. Dans ce contexte, il précise : «Avec cette formule, le commerçant sera exonéré de location du local auprès de l'APC pendant six (6) mois. Passée cette période, il devra s'acquitter, d'un bail de location modéré. En outre, il sera affranchi de toute imposition fiscale pour une durée de deux (2) années.» Et ce n'est pas fini, nous dit-on, les personnes retenues devront déposer un dossier bien ficelé pour concrétiser les démarches administratives. Bien sûr, il y a une anicroche dans ce projet, notamment avec l'implantation des marchés de fruits et légumes de proximité au niveau des cités. Pour rappel, les riverains n'en veulent pas ! (Voir nos articles sur El Watan du 04 et 05 juin 2013). A ce sujet, le P/APC de Guelma n'y voit aucune contrainte. Il nous déclare : «De toutes les façons, les locaux seront démontables car bâtis en charpente métallique. Si les riverains n'en veulent vraiment pas, nous procéderons à leur démantèlement.» Quoi qu'il en soit, attendons de voir pour les marchands de fruits et légumes ! Pour ce qui est des autres locaux commerciaux, notamment ceux du POS sud, et des cités Bourouayeh, Cnep, 19 juin, etc., ils viendront s'ajouter aux centaines de commerces du chef-lieu, déjà saturé.