Nous n'allons pas nous laisser faire et nous utiliserons tous les moyens que nous jugerons nécessaires pour faire avorter le projet. Il faudrait qu'ils piétinent nos corps avec leurs bulldozers pour que nous cédions.» C'est ainsi qu'expriment les habitants du quartier dit «Remblai droit», situé à la sortie nord est de la commune de La Chiffa (Blida), leur colère, leur désapprobation et leur refus total et inconditionnel de voir s'ériger des bâtiments juste à côté de leurs habitations et plus maintenue tant que le projet n'est pas annulé. «Nous nous opposons au projet de construction de 170 logements promotionnels sur un terrain jouxtant notre quartier», conteste Benali Maâmar, président de l'association du quartier en question. Les habitants ne désirent surtout pas voir le cadre de vie et la quiétude du quartier perturbés après de longues années de convivialité et de familiarité entre les membres de la cinquantaine d'habitations qui composent le vieux quartier. Une plaque indicative portant tous les renseignements, l'appellation de la future résidence, le maître de l'ouvrage, le numéro de permis de construire ainsi que le délai de réalisation de l'ouvrage, a été accrochée au mur de clôture du terrain où le promoteur compte construire des bâtiments. Les 70 familles, composant ce quartier, soulignent que la décision de réalisation de ce projet n'a pas été assujettie à la procédure administrative légale, appelée «commodo et incommodo». Pis, il sera implanté sur un terrain agricole ! «Aucune démarche des services concernés ne nous a été proposée avant de pouvoir donner éventuellement notre accord pour l'installation d'un chantier en face de nos maisons», clame le président de l'association. Une pétition de désapprobation au projet a été signée par les riverains et adressée notamment au président de l'APC de La Chiffa, ainsi qu'aux services de l'urbanisme de la wilaya de Blida, au directeur de Chambre de l'agriculture et au wali de Blida. Les protestataires, dans leur correspondance, énoncent plusieurs doléances pour annuler le projet. Ils soulèvent en premier lieu l'exiguïté du chemin qui mène à une impasse. «Il est impossible que de gros engins puissent entrer et sortir du futur chantier sans provoquer des désagréments aux riverains», fait remarquer notre interlocuteur. Les opposants à la réalisation du projet invoquent aussi l'impossibilité pour leurs enfants d'utiliser le seul espace de jeux dont ils disposent puisqu'il y aura des entrées et sorties récurrentes de voitures. Enfin, les signataires de la pétition, exigent la désignation par le wali de Blida d'une commission chargée de vérifier sur le terrain la faisabilité du projet et sa conformité aux normes et conditions de réalisation. Ils se disent prêts à aller devant les tribunaux pour défendre leur vieux quartier, jusque-là calme et résidentiel.