La maison de la culture Rachid Mimouni de Boumerdès a abrité jeudi dernier une rencontre autour de la prise en charge de l'élément féminin en milieu rural organisé par l'association nationale La femme et le développement rural. La manifestation à laquelle a pris part la ministre déléguée chargée de la Famille, Mme Nouara Djaâfar, s'est voulue « une occasion pour informer et sensibiliser la femme rurale sur les différentes possibilités d'aide et de soutien dont elle peut bénéficier de la part de l'Etat ». L'association que préside Mme Zitoune a voulu ainsi présenter son projet et son programme d'action pour ce qui concerne la wilaya de Boumerdès. L'insertion socio-économique étant l'« objectif fondamental de (son) organisation », Mme Zitoune a ainsi annoncé plusieurs manifestations d'information et de sensibilisation autour des projets destinés à la femme, ainsi que les formations dont elle peut profiter, allant des cours des métiers de l'artisanat jusqu'au montage d'entreprise. L'association projette, entre autres, la construction de quatre petits centres à Corso, Tidjelabine, Bordj Menaïel et Dellys ? Ceux-ci se composent d'une salle de soins, d'un carré de l'artisanat et d'un club informatique. La rencontre de jeudi a aussi vu la participation des représentants de l'Angem pour informer l'assistance, faite essentiellement de femmes et de jeunes filles, adhérentes à des associations féminines locales, des dispositifs d'aide à la création d'entreprise que propose leur organisme. Le ministre a, dans son allocution, insisté sur « les efforts qui se font quotidiennement pour améliorer la condition féminine. La femme rurale demeure cependant, malgré tout ce qui se fait maintenant, dans l'ignorance. Il faut que le mouvement associatif joue pleinement son rôle afin de pourvoir la femme », a-t-elle dit. La ministre, s'appuyant sur des statistiques de l'année 2003, dira que les 2,1 millions de main d'œuvre rurale, 15% sont des femmes, 95 721 femmes ont lancé leurs propres projets et 293 527 femmes sont employées dans le secteur de l'agriculture. Elle précisera en outre que dans le secteur économique, 17% des employés sont des femmes. Sur un autre volet, Me Ben Brahem a animé une conférence pour sensibiliser la femme sur les aspects négatifs du code de la famille. Elle expliquera que certains articles de ce texte de lois, dont l'article 65, sont « dangereux et pernicieux ». Cet article qui limite la durée de la garde des enfants à 10 ans pour les garçons et 19 ans pour les filles, jette les enfants dans la rue, lorsque ces délais sont consommés, puisque « à partir de cette limite, le père peut ne pas payer la pension alimentaire et récupérer le logement ». Dans le hall de la maison de la culture, nous avons rencontré des jeunes filles rurales qui y ont exposé leur produit artisanal, de couture surtout et qui nous ont déclaré qu'elles n'ont malheureusement bénéficié d'aucune aide. Elles viennent de différentes communes de la wilaya, dont Zemmouri, Legata, Bordj Menaïel et certaines parmi elles se disent confrontées à des problèmes bureaucratiques en demandant des aides de l'administration. « Les APC surtout ne font aucun effort pour nous venir en aide », disent-elles.