Les enjeux et les perspectives de la 5G en Algérie évoqués lors d'une journée de formation dédiée aux médias    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès du Cambodge    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 58.479 martyrs et 139.355 blessés    Sahara occidental: le parti populaire espagnol réaffirme son soutien au respect du droit international    Foot / CAN-2024 féminine (décalée à 2025): l'Algérie, la belle surprise des quarts de finale    Université d'Alger 3 : 14 nouvelles spécialités à double compétence ou à double diplôme    Formation et enseignement professionnels : l'approche par compétences adoptée pleinement à la prochaine rentrée    Décès du comédien Madani Namoun    L'ONDA et l'OMPI examinent les moyens de renforcer la coopération dans le domaine de la propriété intellectuelle en Algérie    Aïn Temouchent: inauguration du nouveau siège du Service de wilaya de la sécurité publique    Bentaleb préside la cérémonie de sortie de la 10e promotion de l'ESSS    AADL 3: réponse aux demandes des souscripteurs avant fin juillet    Sonatrach: exercice de simulation d'un incident sur un gazoduc à Sidi Aissa, wilaya de M'Sila    Lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest et au Sahel: réunion sur le renforcement de la coopération régionale    Les membres de la communauté nationale peuvent obtenir leur certificat de nationalité signé électroniquement sans avoir à se déplacer au pays    Natation/Mondial: Melih, Syoud et Sahnoune présents à Singapour    Championnat d'Algérie d'haltérophilie : la Protection civile d'Alger junior sacrée championne par équipes    Sétif: ouverture des 1ères journées nationales du One man show    Le programme météorologique européen «Copernicus» sépare sur sa cartographie le Sahara occidental du Maroc    Sur la voie de la fidélité    Vers un nouveau contrat social au Maghreb ?    Début de l'activité annuelle des « bains de sable » à Foggaret-Ezzoua    Une enquête sans fin : trafic de corail    L'ambassadeur de Tanzanie exprime la volonté de son pays de concrétiser cette coopération    Les Algériennes en quarts de finale, plus qu'une qualification    Chelsea douche le PSG en finale et s'offre le trophée    Un chef d'oeuvre architectural unique    L'Algérie accueille les Jeux scolaires africains du 26 juillet au 5 août 2025    M. Attaf reçoit son homologue belge    Merad supervise l'inspection et la mise en service de plusieurs projets de développement à Tlemcen    La date des préinscriptions des nouveaux bacheliers annoncée    Trump entre le messianisme, le business, le pillage de la Palestine et le massacre des Palestiniens    Une plateforme numérique dédiée aux sites historiques    Ali D (FOREALID) et Moundjed Wali unissent leurs talents pour porter la musique algérienne vers la scène internationale    Sortie de promotions de l'Académie militaire de Cherchell    Confiance totale en nos capacités et en nos ressources    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Droit de réponse. Cibles et prévisions d'inflation : les précisions de la Banque d'Algérie
Economie : les autres articles

Dans l'édition du quotidien El Watan du lundi 17 juin 2013, le scoop n'était pas dans les pages «L'actualité», mais dans la rubrique «L'analyse d'El Kadi Ihsane» (supplément économie).
Qu'on en juge : «La Banque d'Algérie est sans doute le seul organisme au monde dont la prévision sur l'année 2012 s'est trompée de 100% sur le front de l'évolution des prix, moins de 5% (d'inflation) au début, presque 10% à la fin (….) plantage complet ; prévision délirante.» Rien moins !
Bien que ce qui est excessif soit insignifiant et que la condescendance est synonyme présentement de puérilité, l'égard dû aux lecteurs justifie de rappeler brièvement les termes du débat.
La Banque d'Algérie a, effectivement, élaboré, en 2009, deux versions d'un modèle de prévision de l'inflation (Arima pour le court terme et X12 Arima pour un horizon plus éloigné) et un modèle de déterminants de l'inflation ; l'objectif étant de mieux identifier les variables économiques susceptibles d'expliquer l'évolution de l'inflation et d'en prévoir le niveau à diverses échéances.
S'agissant de l'inflation de l'année 2012, qui a atteint 8,89 % en moyenne annuelle (et même 8,91 % en janvier 2013), et de sa prévision, El Kadi Ihsane, dédaignant les détails techniques des pratiques des Banques centrales au profit de «l'analyse», confond, hélas, entre objectif d'inflation et prévision d'inflation.Le taux de 5% (en fait une valeur médiane de 4%) annoncé par la Banque d'Algérie n'était pas une prévision de nos modèles, mais un objectif cible de la politique monétaire fixée par le conseil de la monnaie et du crédit.
En revanche, les prévisions d'inflation, en moyenne annuelle, des services de la Banque d'Algérie pour la fin de l'année 2012, faites en mars 2012 ont été parfaitement conformes à l'inflation observée (telle que calculée par l'ONS). Les portes de la Banque d'Algérie sont grandes ouvertes à El Kadi Ihsane pour constater de visu que nos prévisions de mars 2012 situaient l'inflation à 8,49% en moyenne annuelle pour fin décembre 2012 (8,91% pour les prévisions d'avril 2012) et que l'inflation observée a été de 8,89%, soit une marge d'erreur de 4,45 %, loin des 100% annoncés par El Kadi Ihsane. Les marges d'erreur (seuil de confiance) de nos prévisions mensuelles ont toujours été de cet ordre de grandeur, ce qui témoigne de la robustesse et de la qualité des prévisions des modèles élaborés par la Banque d'Algérie.
El Kadi Ihsane peut méconnaître les pratiques des Banques centrales dans l'accomplissement de leur mission de stabilité des prix. Rappelons-les brièvement. Les Banques centrales, qui adoptent un régime de ciblage explicite de l'inflation (Royaume-Uni, Canada, Suède, Australie, Nouvelle- Zélande…), annoncent chaque année un taux cible. Mais ce taux cible n'est pas un objectif à atteindre sur le court terme. Lorsque les taux d'inflation observés s'écartent du taux cible, les Banques centrales cherchent à ramener l'inflation au taux visé dans un délai variant entre un et deux ans (Banques du Canada, du Royaume-Uni et de Suède) ou à moyen terme (Australie, Nouvelle-Zélande).
C'est pourquoi, le taux médian de 4% annoncé par la Banque d'Algérie n'est pas un objectif de court terme, mais de moyen terme car (i) la transmission des mesures de politique monétaire à l'IPC n'est évidemment pas instantanée et (ii) leur impact in fine sur l'inflation est parfois partiel, en raison du caractère multiple des causes de l'inflation. De plus, le taux ciblé par nombre de Banques centrales n'est pas forcément l'inflation de l'indice des prix à la consommation global (IPC global), mais souvent celui de l'IPC dite «fondamentale» c'est-à-dire hors produits volatils pour faire abstraction des fluctuations temporaires de certains prix et se concentrer sur la tendance sous-jacente de l'inflation.
Par ailleurs, si les Banques centrales annoncent leur objectif de taux d'inflation dans le but d'ancrer les anticipations des agents économiques sur ce taux cible, croire un instant que ces dernières affichent leurs prévisions relève de la naïveté et la Banque d'Algérie ne déroge pas à cette règle. Le faire, notamment lorsque les prévisions indiquent une hausse substantielle, serait une invitation de ces mêmes agents à ancrer leurs anticipations sur cette prévision, ce qui amplifierait le phénomène inflationniste.
Enfin, en Algérie, l'inflation ayant des causes multiples (hausse substantielle des revenus sans lien avec la productivité, imperfections des marchés…), la Banque d'Algérie a, dès la connaissance des prévisions de nos modèles économétriques en mars 2012, pris, pour sa part, les mesures de politique monétaire à l'aide d'instruments appropriées à la situation d'excès de liquidités du système bancaire pour infléchir la tendance ascendante du taux d'inflation (relèvement du taux de réserves obligatoires de 9 à 11 %, relèvement du plafond de reprise de liquidités de 1100 à 1350 milliards de dinars en avril 2012 et introduction de la reprise de liquidités à échéance de six (06) mois en janvier 2013).
Pour conclure, M. Ihsane, votre jugement, superficiel et hâtif, à propos du «plantage complet et de la prévision délirante» de nos modèles de prévision de l'inflation est injuste pour les jeunes cadres de la Banque d'Algérie qui ont relevé le défi de l'élaboration de ces modèles «faits maison».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.