Claudio Bisogniero demande de conclure avec l'Otan un échange de lettres pour soutenir l'opération «Active Endeavour» de lutte contre le terrorisme en mer. L'Organisation de l'Atlantique Nord (Otan), par la voix de son secrétaire général délégué, Claudio Bisogniero, a demandé à l'Algérie de fixer ses priorités dans la relation qui la lie à l'Organisation. Hier, lors d'un séminaire co-organisé par le Parlement algérien et l'Otan, placé sous le thème de «la sécurité par le dialogue et le rôle des institutions parlementaires dans l'approfondissement du Dialogue méditerranéen», M.Bisogniero a incité les décideurs algériens à établir un programme de coopération. Il a demandé également de conclure l'échange de lettres pour soutenir l'opération «Active Endeavour» de lutte contre le terrorisme en mer. Cette opération a pour but de démontrer la solidarité de l'Otan et sa résolution dans la lutte contre le terrorisme, et contribuer à détecter et décourager les activités terroristes en Méditerranée. Le secrétaire général délégué de l'Otan a clairement indiqué aux sénateurs algériens qu'«il est nécessaire de passer à un autre niveau de coopération en acceptant un programme de coopération individualisé». Un programme ajusté aux besoins et spécificités algériens. Depuis le Sommet d'Istanbul, le nombre de domaines de coopération proposés par l'Otan est en constante évolution. Il est passé de 22 domaines totalisant 100 activités en 2004 à 27 domaines additionnant 600 activités en 2007. Le programme proposé à l'Algérie ressemble à celui qui a été proposé aux autres pays de la rive Sud de la Méditerranée ayant adhéré au Dialogue méditerranéen (DM) de l'Otan. C'est un programme à la carte. Les activités de l'Otan se focalisent officiellement sur les volets de formation, perfectionnement, échanges d'expertise, etc. Ce projet de coopération ne devrait pas peser sur les domaines liés aux opérations militaires conjointes et des manoeuvres. Le secrétaire général délégué de l'Otan a relevé l'existence d'«un lien fort entre l'Europe et la région méditerranéenne et, par conséquent, entre la sécurité en Europe et la sécurité dans la région». Question sécurité, le représentant de l'Otan a déclaré que «nous sommes tous confrontés aux mêmes défis. Il existe une grande interdépendance entre l'Europe et la Méditerranée au plan économique». Pour sa part, Mustapha Cheloufi, président de la commission de la Défense nationale du Conseil de la nation, a affirmé que la sécurité de l'Algérie est liée à la sécurité et à la paix en Méditerranée. «Au-delà des considérations géostratégiques, des liens historiques et de la densité des relations politiques, économiques et culturelles qu'elle entretient avec les pays riverains, la sécurité de l'Algérie est liée à la sécurité en Méditerranée», a souligné M.Cheloufi. Par ailleurs, Madjid Bouguerra, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, a affirmé la disponibilité de l'Algérie à renforcer davantage les relations de coopération qui la lient à l'Otan dans le cadre du Dialogue méditerranéen. «La région euro-méditerranéenne fait face à d'importants et à de multiples défis qui impliquent la conjugaison des efforts de tous», a t-il souligné. Selon ses dires, les gouvernements, les Parlements et les organisations régionales et internationales doivent conjuguer leurs efforts afin de mieux assurer la connaissance et l'évaluation des risques. Ces auxiliaires doivent contribuer à la formulation de réponses adéquates, pour agir efficacement contre les menaces qui les guettent au quotidien. M.Bouguerra a également indiqué que l'Algérie considère que la sécurité en Méditerranée est essentiellement liée à celle de l'Europe et que la sécurité de cette dernière passe nécessairement par la sécurité et la stabilité de sa rive Sud. Les parlementaires quant à eux, lors de leurs différentes interventions, ont condamné énergiquement la politique menée par Israël dans le territoire palestinien.«La paix est toujours menacée dans le Bassin méditerranéen tant qu'Israël possède des armes à destruction massive», a déploré le sénateur Mustapha Boudina. «Comment aspirer au dialogue alors que le peuple palestinien qui vit depuis 60 ans, disséminé à travers le monde, continue de subir, au vu et au su de tous les agressions sauvages perpétrées par Israël?» s'est interrogé le président de l'Association nationale des anciens condamnés à mort. Un autre parlementaire a soulevé la question du Sahara occidental, s'interrogeant sur la position de l'Otan et le rôle qu'elle peut jouer pour convaincre le Maroc à travers le dialogue, ou en faisant pression sur lui pour l'amener à accepter l'autodétermination du peuple sahraoui. En marge du séminaire, le général Chenoufi est resté insaisissable par rapport à l'opération «Active Endeavour». Il s'est montré peu enthousiaste. La coopération renforcée avec l'Otan ne saurait, selon lui, se concrétiser sans le respect strict de la souveraineté nationale.